- Texte visé : Texte de la commission sur la proposition de loi de M. Éric Ciotti et plusieurs de ses collègues visant à instaurer une participation des détenus aux frais d'incarcération (1409)., n° 1585-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Sous réserve de son traitement par les services de l'Assemblée nationale et de sa recevabilité
Dans les trois mois qui suivent la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport exposant le taux de suicide et de tentatives de suicide dans le milieu carcéral, ainsi que les principales mesures statistiques liées à ces phénomènes. Ce rapport réalise une analyse corrélative entre l'origine sociale des personnes détenues, et les risques de suicide de ces personnes.
Par cet amendement, le groupe LFI-NFP demande l’établissement d’un rapport sur les taux de suicide, et sur le nombre de tentative de suicide que l’on connait dans le milieu carcéral.
Alors que la droite extrême et l’extrême droite prennent un malin plaisir à répandre le mythe mensonger d’une prison « Club Med », ce mythe s’interrompt brutalement dès lors qu’il s’agit de placer en détention un des leurs.
Et pourtant, lorsqu’elle dénonce l’indécence des conditions carcérales, et l’impact de des conditions indigne sur le moral des personnes détenues, pendant un bref instant, la droite n’a pas tort. Entre 2005 et 2010 en France, le suicide était sept fois plus fréquent en prison qu’en milieu libre. A ce taux très élevé de 18,5 suicides enregistrés pour 10 000 personnes, certains facteurs de risques avaient été identifiés : les périodes de placement en cellule disciplinaire se caractérisent par un risque considérablement accru de suicide, 15 fois supérieur à celui observé en cellule ordinaire.
Malheureusement, les conclusions du rapport de l’Ined, paru en 2015, ne semblent pas avoir été lues par les rédacteurs de la présente proposition de loi. Nous proposons donc l’établissement d’un nouveau rapport actualisant des chiffres accablants, afin de rappeler à la représentation nationale que les périodes de détention sont des périodes psychologiquement éprouvantes, pouvant mener au pire.