- Texte visé : Texte de la commission sur la proposition de loi de M. Éric Ciotti et plusieurs de ses collègues visant à instaurer une participation des détenus aux frais d'incarcération (1409)., n° 1585-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
Sous réserve de son traitement par les services de l'Assemblée nationale et de sa recevabilité
Dans les trois mois qui suivent la promulgation de la présente loi, le Gouvernement remet au Parlement un rapport sur les équipements payants mis à disposition des personnes détenues. Ce rapport détaille les coûts mensuels des différents équipements, et le taux d'équipement en télévision et en réfrigérateur des personnes détenues.
Par cet amendement, les député.es du groupe LFI-NFP proposent que le gouvernement remette au parlement un rapport sur les équipements payants mis à disposition des personnes détenues, afin de mettre en lumière les coûts mensuels des différents équipements, et le taux d'équipement en télévision et en réfrigérateur des personnes détenues.
Loin du mythe d'établissements pénitentiaires "club med", l'accès à un certain nombre d'équipements en détention est malaisé et particulièrement coûteux. L’Observatoire international des prisons (OIP) rappelle que l’administration pénitentiaire « fournit le minimum » aux personnes détenues, qui doivent faire face à divers frais : achat de produits alimentaires pour améliorer ou compléter les deux repas par jour et la collation du matin, déficients en produits laitier et fruits et légumes ; acquisition de vêtements et de produits d’hygiène plus chers qu’à l’extérieur, location d’un téléviseur ou d’un réfrigérateur (respectivement 14,15 et 7,50 euros par mois). L’accès au téléphone est aussi très onéreux car surtaxé (jusqu’à 110 euros par mois pour 20 minutes d’appel quotidien). Sans compter les éventuelles charges extérieures (crédits, pensions alimentaires, éventuellement familles sans ressources…).
Ces coûts sont exorbitants, alors même que la prison appauvrit les personnes qui passent entre ses murs, qu'elles soient déjà précaires ou non lors de l'entrée en détention. Ainsi, si 45 % des personnes interrogées estimaient être en situation de pauvreté avant leur incarcération, cette proportion s’élève à 70 % au cours de la détention (rapport Emmaüs-France et Secours catholique, 2022). Pour couvrir ces frais, seules 30% des personnes détenues ont accès à un travail en détention, et celui-ci est rémunéré à un salaire dérisoire (entre 25 % et 45 % du Smic en moyenne, sachant que la rémunération à la pièce dans les ateliers prévaut encore). Ainsi, près d'un quart de la population carcérale dispose de moins de 60 euros par mois, et 16 % n’ont aucune ressource.
Il convient donc d'établir un bilan chiffré de ce que ces postes de dépenses représentent pour les personnes détenues, et le taux d'équipement qui en découle.