- Texte visé : Projet de loi de finances pour 2023, n° 273
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire
- Mission visée : Contrôle de la circulation et du stationnement routiers
Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :
(en euros) | ||
Programmes | + | - |
Structures et dispositifs de sécurité routière | 0 | 100 000 000 |
Contrôle et modernisation de la politique de la circulation et du stationnement routiers | 0 | 0 |
Contribution à l'équipement des collectivités territoriales pour l'amélioration des transports en commun, de la sécurité et de la circulation routières | 100 000 000 | 0 |
Désendettement de l'État | 0 | 0 |
TOTAUX | 100 000 000 | 100 000 000 |
SOLDE | 0 |
Entre le permis à points, les zones à faible émission, la baisse des vitesses maximales, la chasse aux voitures en centre-ville et le déploiement de milliers de radars automatiques, les automobilistes français font l’objet d’une traque illégitime alors que la voiture est un instrument de travail indispensable, mais aussi, n’en déplaise à certains, de liberté individuelle.
La mission « contrôle de la circulation et du stationnement routiers » se voit dotée de 1,6 milliard d’euros en autorisations d’engagement et en crédits de paiement pour 2023, dont 339 millions d’euros pour le programme 751.
Le programme 751 « Structures et dispositifs de sécurité routière » a pour finalité la lutte contre l’insécurité routière, notamment via le « système de contrôle automatisé ».
Il prévoit en 2023 d’augmenter encore le nombre de radars automatiques, qui va se rapprocher du seuil maximal de 4 700 équipements. Comble du désengagement de l’État, il est prévu une augmentation de l’utilisation des radars embarqués dans des véhicules banalisés dont la conduite est confiée à des prestataires privés. Les « innovations » techniques de cette mission vont systématiquement dans le sens d’une traque toujours plus forte des automobilistes (le projet annuel de performance se vante ainsi d’introduire de nouveaux outils comme les contrôles double-face à l’avant et à l’arrière du véhicule, les radars tourelle déplaçables ou encore l’application d’une directive européenne permettant la poursuite transfrontalière des ressortissants de l’UE).
La France semble fière de sa stratégie « tout-radars et répression » alors que les causes d’accidents mortels sont multifactorielles (alcool, stupéfiants, conduite sans permis...) et que la mortalité sur les routes ne baisse plus significativement depuis des années (hors période Covid qui plus est).
De nombreux pays ont pourtant fait le choix de réduire leur dispositif de contrôle-sanction de la vitesse, comme le Royaume-Uni, voire de mettre fin aux radars automatiques, comme le Danemark. Cela ne les empêche pas de se trouver parmi les pays européens les plus performants en matière de sécurité routière.
20 ans après leur mise en place, plus rien ne justifie de maintenir un tel investissement financier dans les radars, alors même que la technologie automobile a fait d’immenses progrès (régulateurs, limitateurs) et que les comportements sont plus disciplinés. La réduction de la mortalité passe désormais par des investissements plus importants visant à sécuriser les zones accidentogènes et les routes secondaires.
Sans supprimer totalement les moyens financiers destinés aux dispositifs de sécurité routière, cet amendement propose de réduire de 100 millions d’euros l’enveloppe de l’action 01 « Dispositifs de contrôle » (actuellement d’un montant de 199 millions, soit 9 de plus qu’en 2022) au profit de l’action 01 « Contribution à l’équipement des collectivités territoriales pour l’amélioration des transports en commun, de la sécurité et de la circulation routières » du programme 754 « Contribution à l’équipement des collectivités territoriales pour l’amélioration des transports en commun, de la sécurité et de la circulation routières », d’un montant actuel de 656 millions d’euros.
L’argent public sera mieux utilisé pour la prévention et la sécurisation au plus proche du terrain plutôt que pour la répression aveugle des automobilistes.