- Texte visé : Texte de la commission sur la proposition de loi, adoptée par le Sénat, créant une aide universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales (n°372 rectifié)., n° 617-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (2ème assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
- Amendement parent : Amendement n°66 (Rect)
I. – À la fin de l’alinéa 6, substituer au mot :
« les conditions suivantes »
les mots :
« la condition suivante ».
II. – En conséquence, supprimer l’alinéa 8.
Ce sous-amendement du groupe Socialistes et apparentés vise à supprimer la condition d'"être confrontée à des difficultés financières immédiates du fait des actions de protection destinées à se préserver de ces violences" pour pouvoir demander à bénéficier du dispositif.
L'objet de la proposition de loi initiale est bien d'attribuer une aide d'urgence universelle indépendamment de la situation financière de la victime de violences conjugales. On le sait, même une femme qui n'est pas dans une situation particulièrement précaire, peut avoir besoin d'un coup de pouce financier pour réussir à couvrir les frais d'un départ, d'un nouvel emménagement, notamment quand elle a des enfants à sa charge.
Or le nouveau dispositif pose comme condition préalable "les difficultés financières immédiates du fait des actions de protection destinées à se préserver de ces violences".
Premièrement, toute femme doit pouvoir demander à bénéficier du dispositif, indépendamment de sa situation financière. Sa situation financière ne doit entrer en compte que dans un second temps, pour déterminer si l'aide prendra la forme d'un prêt ou d'une aide non remboursable.
D'autre part, elle pose la question de la preuve : comment une femme prouve qu'elle a des difficultés immédiates pour organiser son départ ?
Au delà du fait que cette rédaction soit floue et induise, par conséquent, un risque juridique, nous pensons que, dès lors que la victime demande à bénéficier d'une aide d'urgence, c'est que, de fait, elle connait des difficultés immédiates pour organiser son départ. Si sa situation financière est stable, alors l'aide prendra la forme d'un prêt. L'examen de la situation financière de la victime ne doit intervenir qu'a posteriori.