- Texte visé : Texte de la commission sur la proposition de loi de Mme Julie Laernoes et plusieurs de ses collègues visant à instaurer de nouveaux objectifs de programmation énergétique pour répondre concrètement à l'urgence climatique (2228)., n° 2409-A0
- Stade de lecture : 1ère lecture (1ère assemblée saisie)
- Examiné par : Assemblée nationale (séance publique)
À la fin de l’alinéa 17, supprimer les mots :
« , et de construire de nouveaux réacteurs nucléaires, avec l’objectif qu’au moins 10 gigawatts électriques de nouvelles capacités soient engagées d’ici 2026 ; »
Par cet amendement de repli, le groupe LFI-NUPES souhaite supprimer l'objectif de développement du nucléaire de la programmation énergétique.
Ce texte a pour objet la fixation d'objectifs de programmation énergétique pour 2030 et la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre à cette même échéance, cela afin d'atteindre le neutralité carbone en 2050.
Dès lors qu'aucune capacité nucléaire nouvelle ne pourrait être mise en service avant la période 2035-2040, cet objectif n'a pas sa place dans la programmation énergétique de la France.
Les nouvelles technologies proposées pour la relance du nucléaire sont coûteuses et peu sûres. L'EPR de Flamanville démontre le caractère non pertinent de cette énergie : il aura pris 12 ans de retard et ses coûts ont été multipliés par 4 selon les estimations les plus basses. Concernant les Petits Réacteurs Modulaires (SMR), le risque d'accident grave n'est pas à écarter alors même qu'ils seraient localisés à proximité d'habitations.
L'urgence est à arrêter tout développement du nucléaire. Il faut même aller plus loin et entamer dès maintenant un processus de sortie du nucléaire qui prendra plusieurs décennies en planifiant le démantèlement des réacteurs en activité.
Le nucléaire est une énergie du passé et une impasse pour la politique énergétique de la France. L'indépendance énergétique qu'il apport est factice, les accidents sont toujours possibles, cette énergie est non-résilience au changement climatique (et risque de monopoliser la ressource en eau), coûteuse, produit des déchets dont la durée de vie est incommensurable avec ce qu'une société peut déployer d'efforts pour la gestion et le retraitement. Enfin, le nucléaire se développe dans une temporalité totalement désynchronisée de l'urgence climatique.
Pour toutes ces raisons, le groupe LFI-NUPES propose la suppression de cet objectif de développement de la production d'énergie d'origine nucléaire.