XVIe législature
Session ordinaire de 2023-2024
Séance du mardi 14 novembre 2023
- Présidence de Mme Élodie Jacquier-Laforge
- 1. Revalorisation du métier de secrétaire de mairie
- Discussion des articles
- Article 1er A
- M. Emmanuel Mandon
- M. Pierrick Berteloot
- Amendement no 62
- Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République
- M. Stanislas Guerini, ministre de la transformation et de la fonction publiques
- Amendements nos 123 rectifié, 130, 131, 132, 133, 134, 136, 137, 55, 56, 112, 110 et 122
- Après l’article 1er A
- Article 1er
- M. Pierrick Berteloot
- M. Francis Dubois
- Amendements nos 82, 135 et 57
- Article 2
- M. Jean-Louis Bricout
- M. Francis Dubois
- M. Stanislas Guerini, ministre
- Amendements nos 59, 58 et 38
- Article 2 bis A
- Après l’article 2 bis A
- Article 2 bis
- Article 2 ter A
- M. David Taupiac
- Amendements nos 18, 47, 111 et 69
- Article 2 ter
- Amendement no 117
- Article 3
- M. Benoit Mournet
- Amendements nos 71 et 88
- Article 4
- M. Laurent Panifous
- Amendement no 72
- Article 5
- Amendement no 118
- Après l’article 5
- Article 1er A
- Explications de vote
- Vote sur l’ensemble
- Discussion des articles
- 2. Ordre du jour de la prochaine séance
2e séance
La séance est ouverte.
(La séance est ouverte à vingt et une heures trente.)
L’ordre du jour appelle la suite de la discussion de la proposition de loi visant à revaloriser le métier de secrétaire de mairie (nos 1361, 1779).
J’appelle maintenant, dans le texte de la commission, les articles de la proposition de loi.
La parole est à M. Emmanuel Mandon.
Si l’on doit se réjouir de l’inscription formelle de la fonction de secrétaire de mairie dans la loi et des mesures qui l’accompagnent, il faut également souligner que ce texte permet plusieurs avancées non négligeables, engageant ainsi une réforme très justifiée, très urgente et très attendue. Trop longtemps, l’administration communale a été négligée, alors qu’elle est le socle de la démocratie locale – on ne le dira jamais assez – et qu’elle fait vivre les services publics de proximité pour nos concitoyens.
M. le ministre l’a relevé hier, ce beau métier de secrétaire de mairie nécessite de la disponibilité et de multiples compétences. Cela a été dit sur tous les bancs : il nous faut mieux le reconnaître et lui donner de la visibilité. Dans mon département de la Loire comme dans l’ensemble du territoire, la question de l’attractivité de cette profession, et plus largement de la fonction publique territoriale, se posera à court terme avec encore plus d’acuité en raison des départs à la retraite. En 2022, 60 % des agents occupant cette fonction avaient plus de 50 ans. Pour répondre à cette situation inquiétante, le texte envisage une triple revalorisation du métier, sous un angle statutaire, mais aussi du point de vue de la rémunération et des compétences.
Les remontées de terrain, ainsi que les réponses au questionnaire que j’ai adressé aux secrétaires de mairie de ma circonscription pour recueillir leur avis sur ces dispositions, ont montré que la création de plusieurs voies de promotion interne – en particulier de la catégorie C vers la catégorie B – est plébiscitée, tout comme l’amélioration des conditions d’exercice et l’accès à la formation initiale et continue – qui est indispensable. Ce texte peut pleinement répondre aux attentes ; c’est pourquoi nous le voterons.
M. le ministre l’a relevé hier, ce beau métier de secrétaire de mairie nécessite de la disponibilité et de multiples compétences. Cela a été dit sur tous les bancs : il nous faut mieux le reconnaître et lui donner de la visibilité. Dans mon département de la Loire comme dans l’ensemble du territoire, la question de l’attractivité de cette profession, et plus largement de la fonction publique territoriale, se posera à court terme avec encore plus d’acuité en raison des départs à la retraite. En 2022, 60 % des agents occupant cette fonction avaient plus de 50 ans. Pour répondre à cette situation inquiétante, le texte envisage une triple revalorisation du métier, sous un angle statutaire, mais aussi du point de vue de la rémunération et des compétences.
Les remontées de terrain, ainsi que les réponses au questionnaire que j’ai adressé aux secrétaires de mairie de ma circonscription pour recueillir leur avis sur ces dispositions, ont montré que la création de plusieurs voies de promotion interne – en particulier de la catégorie C vers la catégorie B – est plébiscitée, tout comme l’amélioration des conditions d’exercice et l’accès à la formation initiale et continue – qui est indispensable. Ce texte peut pleinement répondre aux attentes ; c’est pourquoi nous le voterons.
(Applaudissements sur quelques bancs des groupes Dem et RE.)
La parole est à M. Pierrick Berteloot.
Lorsque vous êtes député, vous êtes très souvent confronté au désarroi des maires des petites communes rurales, qui vous font part, tout naturellement, de leurs nombreuses difficultés : le manque de moyens et de reconnaissance ; des responsabilités toujours plus nombreuses, accompagnées de toujours plus de perte d’autonomie fiscale ; un manque cruel de collaborateurs pouvant exercer la fonction de secrétaire de mairie.
Ce métier, si important pour faciliter le travail du maire, figure parmi les douze métiers de la fonction publique territoriale connaissant le plus de tensions en matière de recrutement. On compte actuellement près de 2 000 postes vacants ; cette tendance risque de s’accentuer avec le départ à la retraite d’ici à 2030 d’un tiers des agents actuellement en fonction.
Cette proposition de loi est une bonne chose. Son article 1er A, qui dispose que le premier magistrat ou la première magistrate d’une commune de moins de 3 500 habitants nomme un agent aux fonctions de secrétaire général de mairie, tend à revaloriser le statut de secrétaire de mairie au niveau de celui de secrétaire général. Cette revalorisation est la bienvenue et nous sommes favorables à cet article. Tout ce qui va dans le sens des intérêts des maires et de ces métiers en tension est le bienvenu. Cependant, nous pouvons aller plus loin : c’est pourquoi je défendrai un amendement visant à mutualiser les secrétaires de mairie entre petites communes dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Étant élu dans une circonscription comptant de nombreuses communes rurales, comme une grande partie d’entre vous, je suis persuadé que les amendements que je défendrai feront consensus.
Ce métier, si important pour faciliter le travail du maire, figure parmi les douze métiers de la fonction publique territoriale connaissant le plus de tensions en matière de recrutement. On compte actuellement près de 2 000 postes vacants ; cette tendance risque de s’accentuer avec le départ à la retraite d’ici à 2030 d’un tiers des agents actuellement en fonction.
Cette proposition de loi est une bonne chose. Son article 1er A, qui dispose que le premier magistrat ou la première magistrate d’une commune de moins de 3 500 habitants nomme un agent aux fonctions de secrétaire général de mairie, tend à revaloriser le statut de secrétaire de mairie au niveau de celui de secrétaire général. Cette revalorisation est la bienvenue et nous sommes favorables à cet article. Tout ce qui va dans le sens des intérêts des maires et de ces métiers en tension est le bienvenu. Cependant, nous pouvons aller plus loin : c’est pourquoi je défendrai un amendement visant à mutualiser les secrétaires de mairie entre petites communes dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Étant élu dans une circonscription comptant de nombreuses communes rurales, comme une grande partie d’entre vous, je suis persuadé que les amendements que je défendrai feront consensus.
La parole est à M. Guillaume Gouffier Valente, pour soutenir l’amendement no 62.
Élaboré avec le Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales, il revient sur un sujet évoqué en commission. Compte tenu des compétences demandées aux directeurs et, demain, aux secrétaires généraux des mairies de 2 000 à 3 500 habitants, l’amendement vise à garantir que les secrétaires généraux seront recrutés en catégorie A, tout en reconnaissant l’évolution, souhaitable, de la fonction de secrétaire de mairie vers celle de secrétaire général.
Ainsi, les compétences nécessaires au pilotage des politiques publiques et des services publics des communes de cette taille seront à la fois assurées et reconnues. En effet, la rédaction actuelle laisse planer un doute quant à la possibilité de les recruter en catégorie B ou C.
Ainsi, les compétences nécessaires au pilotage des politiques publiques et des services publics des communes de cette taille seront à la fois assurées et reconnues. En effet, la rédaction actuelle laisse planer un doute quant à la possibilité de les recruter en catégorie B ou C.
La parole est à Mme Marie-Agnès Poussier-Winsback, rapporteure de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, pour donner l’avis de la commission.
Nous avons débattu de ce sujet en commission. L’amendement étant satisfait, je vous en demande le retrait. Les communes de plus de 2 000 habitants ont l’obligation de recruter des agents de catégorie A pour occuper le poste de secrétaire général de mairie. À défaut de retrait, avis défavorable.
La parole est à M. le ministre de la transformation et de la fonction publiques, pour donner l’avis du Gouvernement.
La discussion générale s’est déroulée hier soir, mais je profite de ma première prise de parole aujourd’hui pour saluer la position des différents orateurs des groupes, qui soutiennent unanimement l’objectif de cette proposition de loi, à savoir la revalorisation du métier de secrétaire de mairie. Nous devons maintenant parfaire le texte et lever toutes les ambiguïtés et les incompréhensions qui y subsistent.
L’amendement no 62 aborde un sujet important : la clarification des mesures prévues dans le texte et de la marge de manœuvre laissée aux employeurs territoriaux en fonction de la taille des communes. À cet égard, ma position est exactement la même que celle de Mme la rapporteure.
L’article 1er A a pour objectif de reconnaître dans la loi que les secrétaires de mairie seront désormais des secrétaires généraux de mairie et que ce métier relève au minimum de la catégorie B. Grâce au plan de requalification, il ne sera plus question de recrutement en catégorie C, passé un certain délai. Reste la question de savoir, en fonction de la taille des communes, si les secrétaires généraux de mairie relèveront de la catégorie B ou de la catégorie A. En l’occurrence, cet article ne modifie pas le droit existant.
Nous ouvrons la possibilité de recruter des secrétaires généraux de mairie dans les villes jusqu’à 3 500 habitants ; en revanche, ils ne pourront pas être recrutés en catégorie B dans les villes de plus de 2 000 habitants. Dans celles-ci, il sera possible de recruter soit un directeur général des services (DGS), c’est-à-dire un emploi fonctionnel, soit un secrétaire général de mairie, c’est-à-dire un emploi statutaire. Dans ces communes, le cadre d’emploi est celui d’attaché d’administration, nécessairement de catégorie A.
Le cadre d’emploi de rédacteur, de catégorie B, est quant à lui réservé aux communes de moins de 2 000 habitants ; cela figure déjà dans la proposition de loi. Le décret 2012-924 précise que les rédacteurs territoriaux peuvent être chargés des fonctions de secrétaire de mairie d’une commune de moins de 2 000 habitants. Nous avons levé une incertitude et votre amendement est donc satisfait.
L’amendement no 62 aborde un sujet important : la clarification des mesures prévues dans le texte et de la marge de manœuvre laissée aux employeurs territoriaux en fonction de la taille des communes. À cet égard, ma position est exactement la même que celle de Mme la rapporteure.
L’article 1er A a pour objectif de reconnaître dans la loi que les secrétaires de mairie seront désormais des secrétaires généraux de mairie et que ce métier relève au minimum de la catégorie B. Grâce au plan de requalification, il ne sera plus question de recrutement en catégorie C, passé un certain délai. Reste la question de savoir, en fonction de la taille des communes, si les secrétaires généraux de mairie relèveront de la catégorie B ou de la catégorie A. En l’occurrence, cet article ne modifie pas le droit existant.
Nous ouvrons la possibilité de recruter des secrétaires généraux de mairie dans les villes jusqu’à 3 500 habitants ; en revanche, ils ne pourront pas être recrutés en catégorie B dans les villes de plus de 2 000 habitants. Dans celles-ci, il sera possible de recruter soit un directeur général des services (DGS), c’est-à-dire un emploi fonctionnel, soit un secrétaire général de mairie, c’est-à-dire un emploi statutaire. Dans ces communes, le cadre d’emploi est celui d’attaché d’administration, nécessairement de catégorie A.
Le cadre d’emploi de rédacteur, de catégorie B, est quant à lui réservé aux communes de moins de 2 000 habitants ; cela figure déjà dans la proposition de loi. Le décret 2012-924 précise que les rédacteurs territoriaux peuvent être chargés des fonctions de secrétaire de mairie d’une commune de moins de 2 000 habitants. Nous avons levé une incertitude et votre amendement est donc satisfait.
La parole est à M. Guillaume Gouffier Valente.
Je tiens à remercier la rapporteure et le ministre de cette clarification. Elle était importante, afin de s’assurer que la proposition de loi n’affaiblisse pas le pilotage dans les communes de 2 000 à 3 500 habitants. Compte tenu des éléments présentés, qui nous garantissent le recrutement en catégorie A dans ces communes, assurance des compétences nécessaires à leur pilotage, je retire mon amendement.
(L’amendement no 62 est retiré.)
Nous en venons à huit amendements identiques, nos 123 rectifié, 130, 131, 132, 133, 134, 136 et 137, sur lesquels je suis saisie par les groupes Socialistes et apparentés, Horizons et apparentés, et Libertés, indépendants, outre-mer et territoires, d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La parole est à M. le ministre, pour soutenir l’amendement no 123 rectifié.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La parole est à M. le ministre, pour soutenir l’amendement no 123 rectifié.
Nous en arrivons à un moment important dans l’examen de cette proposition de loi.
J’avais pris l’engagement de transcrire par décret, de façon réglementaire, le fait que le métier de secrétaire général de mairie serait au minimum de catégorie B et non plus de catégorie C. Vous m’avez demandé de l’inscrire dans la loi. À l’issue de nos discussions, j’ai décidé de lever les contraintes de recevabilité de l’amendement qui le permettrait. Nous aurons l’occasion de discuter de la nature du plan de requalification d’ici à l’instauration définitive de cette mesure. Pour l’heure, le présent amendement vise à inscrire mon engagement dans la proposition de loi.
La parole est à Mme la rapporteure, pour soutenir l’amendement no 130.
Je ne pourrais pas mieux dire que M. le ministre : mon amendement est donc défendu. Permettez-moi cependant d’en profiter pour vous remercier infiniment, monsieur le ministre, d’avoir été sensible à nos arguments. Cette mesure vous avait été demandée par les sénateurs et vous aviez alors sollicité un temps de réflexion. Nous nous sommes vus à plusieurs reprises depuis la réunion de la commission des lois au cours de laquelle nous avions évoqué le sujet et expliqué à quel point cette disposition était attendue. Le député Mandon l’a indiqué : le simple fait de parler de ce sujet cette semaine a soulagé les secrétaires de mairie. Je vous remercie donc de votre écoute, monsieur le ministre, et de cette grande avancée.
La parole est à Mme Anne Le Hénanff, pour soutenir l’amendement no 131.
Si ces amendements sont adoptés, nous pourrons nous réjouir de la nomination aux postes de secrétaires généraux de mairie d’agents des seules catégories B ou A. Je profite de l’occasion pour remercier ma collègue Marie-Agnès Poussier-Winsback de son engagement et M. le ministre de sa confiance. Les avancées permises par cette proposition de loi seront fort appréciées dans les territoires.
La parole est à M. Éric Martineau, pour soutenir l’amendement no 132.
Je vous remercie de cette clarification, car le rôle et les responsabilités des secrétaires de mairie ne relèvent pas de la catégorie C, mais au minimum de la catégorie B. Revaloriser ce métier redonnera de la prestance et de la reconnaissance à tous les secrétaires de mairie.
La parole est à Mme Laure Miller, pour soutenir l’amendement no 133.
Je souhaite remercier le Gouvernement pour cette belle avancée. Cet amendement est le fruit d’un consensus entre la rapporteure et les différents groupes, notamment ceux de la majorité. Il faut revenir à l’objet de la proposition de loi : la revalorisation du métier de secrétaire de mairie. Le texte prévoit plusieurs moyens de faire progresser les secrétaires de mairie de la catégorie C vers la catégorie B, mais nous étions au milieu du gué puisqu’il était encore possible de recruter des agents de catégorie C pour exercer ces fonctions. L’amendement vise à imposer, à l’avenir, le recrutement de secrétaires de mairie en catégorie B ou A ; c’est un beau progrès.
La parole est à M. Michel Castellani, pour soutenir l’amendement no 134.
Nous sommes sur la même ligne. L’amendement vise à inscrire dans la loi le principe d’un recrutement de secrétaires de mairie parmi les agents de catégorie B et de catégorie A, à partir de 2028. L’objectif est, bien entendu, de revaloriser ce métier et, par la même occasion, la rémunération de ces agents.
Lors de la discussion générale, j’ai dit que la reconnaissance envers les secrétaires de mairie devait non seulement passer par la loi, mais également par la revalorisation de leur statut et la rénovation de leur carrière. Je n’insisterai pas sur l’utilité de l’action quotidienne, permanente, de ces milliers de fonctionnaires indispensables.
Lors de la discussion générale, j’ai dit que la reconnaissance envers les secrétaires de mairie devait non seulement passer par la loi, mais également par la revalorisation de leur statut et la rénovation de leur carrière. Je n’insisterai pas sur l’utilité de l’action quotidienne, permanente, de ces milliers de fonctionnaires indispensables.
Très bien !
La parole est à Mme Christine Pires Beaune, pour soutenir l’amendement no 136.
Nous avions déposé un amendement visant à réserver aux seuls agents de catégorie A la possibilité d’exercer le beau métier de secrétaire de mairie ; il a été déclaré irrecevable car il créait une charge. Je remercie M. le ministre d’avoir rouvert le délai de dépôt en déposant son amendement, ce qui nous a permis de déposer un amendement identique.
Nous souhaiterions aller plus loin dans le cadre de la navette. En l’état, il ne sera plus possible de recruter des agents de catégorie C, mais il restera possible de recruter des agents de catégorie B, notamment des rédacteurs. Nous proposons que dans les communes de plus de 2 000 habitants, seuls des agents de catégorie A soient recrutés.
Cette avancée est largement méritée, compte tenu des missions que les secrétaires de mairie accomplissent dans des domaines très variés – comptabilité, paie, cadastre, urbanisme, opérations funéraires. Ce sont à la fois de véritables couteaux suisses et les personnes de confiance qui soutiennent le maire et l’exécutif.
Nous souhaiterions aller plus loin dans le cadre de la navette. En l’état, il ne sera plus possible de recruter des agents de catégorie C, mais il restera possible de recruter des agents de catégorie B, notamment des rédacteurs. Nous proposons que dans les communes de plus de 2 000 habitants, seuls des agents de catégorie A soient recrutés.
Cette avancée est largement méritée, compte tenu des missions que les secrétaires de mairie accomplissent dans des domaines très variés – comptabilité, paie, cadastre, urbanisme, opérations funéraires. Ce sont à la fois de véritables couteaux suisses et les personnes de confiance qui soutiennent le maire et l’exécutif.
La parole est à M. Jean-Claude Raux, pour soutenir l’amendement no 137.
Il vise à consacrer la nomination d’agents de catégorie B ou de catégorie A aux fonctions de secrétaire général de mairie. Cette nouvelle disposition, cohérente avec le reste du texte, revient à reconnaître les compétences et la technicité requises à ce poste et garantira un niveau de rémunération en conséquence. Il s’agit donc, aux yeux du groupe Écologiste-NUPES, d’une véritable avancée.
(Applaudissements sur les bancs du groupe Écolo-NUPES.)
Quel est l’avis de la commission sur cette série d’amendements identiques ?
Je ne vous surprendrai pas en donnant un avis totalement favorable. Je remercie les uns et les autres pour leurs propos et pour le travail que nous avons accompli tous ensemble.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Même avis, bien entendu.
La parole est à M. Pierrick Berteloot.
Les députés du groupe Rassemblement national ont fait le choix de s’abstenir sur ce scrutin public. En effet, la proposition de loi ne prévoit pas de mesures visant à compenser, pour les communes, la progression de la catégorie C vers la catégorie B ou A.
Je suis allé sur le terrain, j’ai échangé avec l’ensemble des maires de ma circonscription. Si vous revalorisez les salaires des secrétaires de maire, ce seront les maires qui paieront.
Je suis allé sur le terrain, j’ai échangé avec l’ensemble des maires de ma circonscription. Si vous revalorisez les salaires des secrétaires de maire, ce seront les maires qui paieront.
C’est le budget communal !
Or ils rencontrent déjà des difficultés pour boucler leur budget. Nous ne pouvons nous permettre de voter ces amendements. C’est pourquoi nous nous abstiendrons.
La parole est à Mme la rapporteure.
Il est difficile, d’un côté, de soutenir que nous devons être du côté des secrétaires de mairie, et, de l’autre, de demander que l’État compense toute revalorisation. L’État, c’est nous tous. Lorsqu’on exerce les fonctions de maire, on sait qu’on a des choix politiques à faire : mener telle ou telle action, mais aussi décider ou non d’augmenter son personnel. J’ai pleinement confiance dans les élus locaux.
Lorsque l’on compare les taux de fiscalité des communes qui disent ne pas avoir les moyens…
Lorsque l’on compare les taux de fiscalité des communes qui disent ne pas avoir les moyens…
C’est la vérité !
Oui, c’est la vérité, mais je vous invite à consulter les taux de fiscalité,…
Très élevés !
…qui sont rarement – j’insiste – très élevés, notamment en milieu rural.
Arrêtez, ce sont des clichés !
Lorsqu’on avance d’un pas – d’autant qu’il s’agit d’une avancée réclamée depuis des années –, on ne peut systématiquement demander une compensation de l’État car, je le répète, l’État, c’est nous tous.
Bravo !
L’autonomie fiscale n’existe plus !
La parole est à M. Stéphane Delautrette.
Avant d’être élu député, j’ai été, pendant quinze ans, maire d’une commune de 640 habitants. Nous avions fait le choix de recruter une secrétaire de mairie en catégorie A. Elle a rapporté à la commune bien plus d’argent qu’elle ne lui en a coûté en salaire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes SOC, RE, LFI-NUPES, Dem, HOR, Écolo-NUPES et GDR-NUPES.)
C’est donc un faux débat.
Exactement !
Les personnes qui travaillent pour les communes, qui s’investissent grandement, ne comptant pas le temps qu’elles consacrent à leur collectivité, qui rédigent des rapports de qualité ou montent des dossiers de demande de subventions complexes, méritent bien la reconnaissance que nous souhaitons inscrire dans la loi.
(Mêmes mouvements.)
Très bien !
Je mets aux voix les amendements identiques nos 123 rectifié, 130, 131, 132, 133, 134, 136 et 137.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 90
Nombre de suffrages exprimés 70
Majorité absolue 36
Pour l’adoption 69
Contre 1
Nombre de votants 90
Nombre de suffrages exprimés 70
Majorité absolue 36
Pour l’adoption 69
Contre 1
(Les amendements identiques nos 123 rectifié, 130, 131, 132, 133, 134, 136 et 137 sont adoptés.)
La parole est à Mme Karen Erodi, pour soutenir l’amendement no 55.
L’appellation « secrétaire de mairie » est désuète et réductrice, car ce métier est un rouage essentiel des petites communes, notamment rurales. C’est pourquoi nous souhaitons ouvrir le débat en proposant de la remplacer par celle d’« attaché d’administration communale ».
Lors des auditions que j’ai menées en amont de l’examen de la proposition de loi, j’ai notamment eu l’occasion d’échanger avec Noémie, secrétaire de mairie dans le Tarn, qui est à l’initiative de la création de l’association départementale des secrétaires de mairie. Face à l’isolement, ces femmes – pour rappel, ce métier est exercé à 94 % par des femmes – s’organisent pour échanger des bonnes pratiques, à l’origine sur un célèbre réseau social, dorénavant au sein de ce type d’associations. Solidaires, elles se rendent disponibles pour effectuer des remplacements ponctuels.
Si je suis fière de constater une telle entraide dans mon département, je déplore que la proposition de loi ne soit pas plus ambitieuse, notamment du point de vue financier. La revalorisation du métier doit passer par des hausses de salaire. Survivre grâce à des primes n’est ni tenable ni vivable. Les rémunérations sont vraiment à la traîne, c’est le moins que l’on puisse dire, eu égard aux compétences des secrétaires de mairie et à leur dévouement pour faire vivre les mairies, en duo avec les maires. En bref, il est urgent d’agir, en proposant une évolution du statut et une revalorisation des salaires, tout en soutenant financièrement les communes.
Lors des auditions que j’ai menées en amont de l’examen de la proposition de loi, j’ai notamment eu l’occasion d’échanger avec Noémie, secrétaire de mairie dans le Tarn, qui est à l’initiative de la création de l’association départementale des secrétaires de mairie. Face à l’isolement, ces femmes – pour rappel, ce métier est exercé à 94 % par des femmes – s’organisent pour échanger des bonnes pratiques, à l’origine sur un célèbre réseau social, dorénavant au sein de ce type d’associations. Solidaires, elles se rendent disponibles pour effectuer des remplacements ponctuels.
Si je suis fière de constater une telle entraide dans mon département, je déplore que la proposition de loi ne soit pas plus ambitieuse, notamment du point de vue financier. La revalorisation du métier doit passer par des hausses de salaire. Survivre grâce à des primes n’est ni tenable ni vivable. Les rémunérations sont vraiment à la traîne, c’est le moins que l’on puisse dire, eu égard aux compétences des secrétaires de mairie et à leur dévouement pour faire vivre les mairies, en duo avec les maires. En bref, il est urgent d’agir, en proposant une évolution du statut et une revalorisation des salaires, tout en soutenant financièrement les communes.
(M. Gabriel Amard applaudit.)
Quel est l’avis de la commission ?
Je n’ai pas compris ce que vous avez défendu. Votre amendement visait à modifier l’appellation du métier. Avis défavorable car elle fait l’objet d’un consensus, qui n’a pas été simple à trouver. C’est l’aboutissement de plusieurs réflexions, engagées après avoir consulté nombre d’associations.
Consensus qui ne réunit pas tout le monde !
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Je suis d’accord : votre argumentaire ne correspondait pas à l’objet de votre amendement. Celui-ci fait partie d’une série d’amendements relatifs à l’appellation du métier.
La proposition de loi a été élaborée à partir des échanges très concrets que nous avons eus avec les secrétaires de mairie sur le terrain. Ainsi – Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget, s’en souvient –, je me suis entretenu avec Sylvie Gibel, secrétaire de mairie dans le Gers, qui avait pris l’initiative de créer un collectif de secrétaires de mairie. J’ai également échangé avec des collectifs, des associations départementales. J’ai fait le choix de respecter les retours du terrain, notamment s’agissant de l’appellation du métier.
Je ne me suis jamais considéré comme légitime pour imposer, depuis Paris, l’appellation d’une fonction exercée sur le terrain. Il faut faire confiance aux acteurs et aux actrices de terrain, qui n’ont jamais parlé de cadres d’emploi ni souhaité changer le nom de leur fonction pour celui d’attaché d’administration communale.
Je ne veux pas dispenser un cours de droit de la fonction publique, mais l’agent est, d’une certaine façon, propriétaire de son grade et locataire de son emploi. En proposant l’intitulé d’attaché d’administration communale, je le dis une fois pour toutes, on créerait une confusion entre le cadre d’emploi et l’emploi occupé par la secrétaire – désormais générale – de mairie. Il faut s’en tenir à la sagesse de ceux qui travaillent sur le terrain.
Avis défavorable – qui sera identique pour tous les amendements proposant un changement de nom.
La proposition de loi a été élaborée à partir des échanges très concrets que nous avons eus avec les secrétaires de mairie sur le terrain. Ainsi – Jean-René Cazeneuve, rapporteur général du budget, s’en souvient –, je me suis entretenu avec Sylvie Gibel, secrétaire de mairie dans le Gers, qui avait pris l’initiative de créer un collectif de secrétaires de mairie. J’ai également échangé avec des collectifs, des associations départementales. J’ai fait le choix de respecter les retours du terrain, notamment s’agissant de l’appellation du métier.
Je ne me suis jamais considéré comme légitime pour imposer, depuis Paris, l’appellation d’une fonction exercée sur le terrain. Il faut faire confiance aux acteurs et aux actrices de terrain, qui n’ont jamais parlé de cadres d’emploi ni souhaité changer le nom de leur fonction pour celui d’attaché d’administration communale.
Je ne veux pas dispenser un cours de droit de la fonction publique, mais l’agent est, d’une certaine façon, propriétaire de son grade et locataire de son emploi. En proposant l’intitulé d’attaché d’administration communale, je le dis une fois pour toutes, on créerait une confusion entre le cadre d’emploi et l’emploi occupé par la secrétaire – désormais générale – de mairie. Il faut s’en tenir à la sagesse de ceux qui travaillent sur le terrain.
Avis défavorable – qui sera identique pour tous les amendements proposant un changement de nom.
(L’amendement no 55 n’est pas adopté.)
Je suis saisie de deux amendements identiques, nos 56 et 112.
La parole est à M. Christophe Bex, pour soutenir l’amendement no 56.
La parole est à M. Christophe Bex, pour soutenir l’amendement no 56.
Il vise à supprimer la seconde phrase de l’alinéa 2, qui ouvre aux secrétaires de mairie le droit d’exercer à temps partiel ou non complet dans les communes de moins de 3 500 habitants.
Vous le savez, car vous êtes nombreux à avoir exercé auparavant la fonction de maire, les secrétaires de mairie travaillent parfois dans quatre mairies différentes et consacrent une partie de leur salaire à l’achat de carburant, dans les zones où l’offre de transports est faible, voire inexistante. Nous nous opposons avec fermeté à la volonté d’inscrire cette précarisation du métier dans la loi, et donc de l’autoriser. Ce sont souvent les secrétaires de mairie qui assurent la seule et unique relation entre les administrés et l’État – vous le savez toutes et tous. Elles sont le cœur de nos mairies.
Le réel problème, qui a été soulevé lors de la discussion générale, est leur trop faible rémunération, à l’image de celle de tous les fonctionnaires, notamment ceux de catégorie C, composée majoritairement de femmes, qui représentent 60 % des agents. Je vous invite à en consulter les grilles indiciaires. Les agents au premier grade doivent avoir quinze ans d’ancienneté pour gagner onze points d’indice, soit 45 euros de salaire net. Les agents au deuxième grade doivent avoir huit ans pour gagner dix points d’indice, soit 41 euros de salaire net. En gros, ils gagnent un point par an, ce qui correspond à 4 euros d’augmentation, soit deux litres d’essence.
Vous le savez, car vous êtes nombreux à avoir exercé auparavant la fonction de maire, les secrétaires de mairie travaillent parfois dans quatre mairies différentes et consacrent une partie de leur salaire à l’achat de carburant, dans les zones où l’offre de transports est faible, voire inexistante. Nous nous opposons avec fermeté à la volonté d’inscrire cette précarisation du métier dans la loi, et donc de l’autoriser. Ce sont souvent les secrétaires de mairie qui assurent la seule et unique relation entre les administrés et l’État – vous le savez toutes et tous. Elles sont le cœur de nos mairies.
Le réel problème, qui a été soulevé lors de la discussion générale, est leur trop faible rémunération, à l’image de celle de tous les fonctionnaires, notamment ceux de catégorie C, composée majoritairement de femmes, qui représentent 60 % des agents. Je vous invite à en consulter les grilles indiciaires. Les agents au premier grade doivent avoir quinze ans d’ancienneté pour gagner onze points d’indice, soit 45 euros de salaire net. Les agents au deuxième grade doivent avoir huit ans pour gagner dix points d’indice, soit 41 euros de salaire net. En gros, ils gagnent un point par an, ce qui correspond à 4 euros d’augmentation, soit deux litres d’essence.
La parole est à M. Jean-Claude Raux, pour soutenir l’amendement no 112.
Alors que 30 % des secrétaires de mairie travaillent à temps partiel, les 70 % restants cumulent des heures, travaillant dans deux, trois voire davantage de communes pour parvenir à un temps complet. Le temps partiel ne doit pas être la norme.
Nous sommes conscients que ce n’est pas le travail en mairie qui manque, mais bien les moyens budgétaires ; c’est leur insuffisance qui prive les plus petites communes de la possibilité de disposer d’un agent à temps complet. Cependant inscrire le temps partiel dans le code général des collectivités territoriales revient à promouvoir cette précarisation des agents et à perpétuer l’inégalité économique entre les hommes et les femmes, puisque ce sont les femmes qui sont en l’occurrence concernées.
Encourager le temps partiel ne permettra pas de revaloriser les fonctions de secrétaire de mairie – l’objet même du texte.
Nous sommes conscients que ce n’est pas le travail en mairie qui manque, mais bien les moyens budgétaires ; c’est leur insuffisance qui prive les plus petites communes de la possibilité de disposer d’un agent à temps complet. Cependant inscrire le temps partiel dans le code général des collectivités territoriales revient à promouvoir cette précarisation des agents et à perpétuer l’inégalité économique entre les hommes et les femmes, puisque ce sont les femmes qui sont en l’occurrence concernées.
Encourager le temps partiel ne permettra pas de revaloriser les fonctions de secrétaire de mairie – l’objet même du texte.
Il a raison !
C’est pourquoi l’amendement vise à supprimer la référence au temps partiel ou non complet, qui ne nous semble pas nécessaire.
(Applaudissements sur les bancs du groupe Écolo-NUPES et sur plusieurs bancs du groupe LFI-NUPES.)
Sur l’amendement no 122, je suis saisie par le groupe Rassemblement national d’une demande de scrutin public.
Sur l’article 1er A, je suis saisie par le groupe Horizons et apparentés d’une demande de scrutin public.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Quel est l’avis de la commission ?
Sur l’article 1er A, je suis saisie par le groupe Horizons et apparentés d’une demande de scrutin public.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Quel est l’avis de la commission ?
Nous avons déjà échangé à ce sujet. Je considère que les collectivités doivent pouvoir choisir qui elles emploient : on ne peut pas leur imposer des embauches à temps complet. Il y a autant de communes différentes que de communes tout court, et leur dicter le type d’embauche, par exemple en fonction du nombre d’habitants, serait trahir l’esprit du texte : nous avons fait en sorte que chaque maire puisse recruter à sa guise ses collaboratrices et collaborateurs, ses secrétaires généraux. Avis défavorable.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Je ne mésestime pas la question du temps partiel – parfois subi. Nous débattrons des enjeux liés à la mutualisation, à l’échelle des communautés de communes ou au niveau des centres de gestion. On ne peut balayer ce problème d’un revers de la main.
Permettez-moi toutefois deux remarques. D’abord, nous n’inscrivons pas la notion de temps non complet dans la loi ; nous reprenons simplement une disposition déjà existante qui permet des embauches de ce type. Ensuite, celles et ceux qui ont été maires de communes de petite taille connaissent cette réalité du terrain : les maires des communes comptant 200, 300 ou 400 habitants veulent pouvoir embaucher à temps non complet des secrétaires de mairie et, désormais, des secrétaires généraux.
Je rejoins Mme la rapporteure : respectons la volonté et la marge d’appréciation des maires en matière d’emploi au sein de leur collectivité. Avis défavorable sur ces deux amendements.
Permettez-moi toutefois deux remarques. D’abord, nous n’inscrivons pas la notion de temps non complet dans la loi ; nous reprenons simplement une disposition déjà existante qui permet des embauches de ce type. Ensuite, celles et ceux qui ont été maires de communes de petite taille connaissent cette réalité du terrain : les maires des communes comptant 200, 300 ou 400 habitants veulent pouvoir embaucher à temps non complet des secrétaires de mairie et, désormais, des secrétaires généraux.
Je rejoins Mme la rapporteure : respectons la volonté et la marge d’appréciation des maires en matière d’emploi au sein de leur collectivité. Avis défavorable sur ces deux amendements.
La parole est à M. Fabien Di Filippo.
Nous ne pouvons nous satisfaire d’une situation qui contraint à travailler à temps partiel ou bien à cumuler les emplois à temps partiel. La philosophie de votre amendement comporte cependant un double danger et Mme la rapporteure l’a souligné, bien qu’elle se soit un peu emmêlé les pinceaux,…
…en expliquant qu’il y a autant de communes différentes que de communes en France. En vérité, il y a surtout une myriade de communes de 80 ou 150 habitants. S’il devait y avoir des secrétaires de mairie à temps plein dans ces communes, la bureaucratie progresserait encore largement dans notre pays. Obliger les maires à embaucher des secrétaires à temps plein paraît dangereux, d’abord car certains seront tentés de précipiter des fusions de communes en regroupant leur administration. J’espère que ce n’est pas l’objet de cet amendement. En tout cas c’est hors de question.
Hors de question !
Ensuite, ces secrétaires seront tentés de faire autre chose que du secrétariat : par exemple du périscolaire ou du ménage. En tout cas il faudra diversifier leurs tâches, et le métier perdra en attractivité car ces secrétaires sont, j’imagine, attirées par le travail administratif – celui de secrétaire de mairie. À mon sens, les communes s’organisent déjà très bien entre elles pour composer des équipes et partager le temps des secrétaires. Le mieux est parfois l’ennemi du bien.
Très bien !
(Les amendements identiques nos 56 et 112 ne sont pas adoptés.)
La parole est à M. Jean-Claude Raux, pour soutenir l’amendement no 110.
J’ai tâché de prendre en compte vos remarques, madame la rapporteure. Les plus petites communes ne disposant pas des ressources budgétaires pour embaucher une personne à temps complet sur un poste de secrétaire général de mairie – ce n’est pourtant pas le travail administratif qui manque ! –, nous devons surmonter une contrainte financière et encourager, comme vous l’a suggéré M. le ministre, la mutualisation des postes de secrétaires de mairie au sein d’un même EPCI. Ainsi, nous réduirons les distances et les temps de trajet des agents. Avec cet amendement, nous voulons inscrire cette pratique dans la loi pour lui conférer une assise plus solide.
(Applaudissements sur les bancs du groupe Écolo-NUPES.)
Quel est l’avis de la commission ?
Votre proposition est intéressante mais le dispositif existe déjà dans la loi : plusieurs communes et intercommunalités l’utilisent. Demande de retrait ou, à défaut, avis défavorable.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Même avis, pour les mêmes raisons.
La mutualisation est défendue sur de nombreux bancs. La délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation, présidée par Mme Gatel, avec laquelle nous avons échangé, souhaitait également faciliter la mutualisation des secrétaires de mairie, soit par les centres de gestion, soit par les communautés de communes. Cependant ces possibilités sont déjà satisfaites par le droit, en l’occurrence par les articles L. 5211-4-2 du code général des collectivités territoriales et L. 452-44 du code de la fonction publique – ce dernier article concernant les centres de gestion. Reste à organiser cette mutualisation en pratique. Nous n’épuiserons pas le sujet, que ce soit par la loi ou par le règlement : nous devons mobiliser les acteurs concernés. Je vous invite à retirer votre amendement.
La mutualisation est défendue sur de nombreux bancs. La délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation, présidée par Mme Gatel, avec laquelle nous avons échangé, souhaitait également faciliter la mutualisation des secrétaires de mairie, soit par les centres de gestion, soit par les communautés de communes. Cependant ces possibilités sont déjà satisfaites par le droit, en l’occurrence par les articles L. 5211-4-2 du code général des collectivités territoriales et L. 452-44 du code de la fonction publique – ce dernier article concernant les centres de gestion. Reste à organiser cette mutualisation en pratique. Nous n’épuiserons pas le sujet, que ce soit par la loi ou par le règlement : nous devons mobiliser les acteurs concernés. Je vous invite à retirer votre amendement.
(L’amendement no 110 est retiré.)
La parole est à M. Pierrick Berteloot, pour soutenir l’amendement no 122.
Les secrétaires de mairie ont beau être absolument essentiels aux communes, celles-ci en manquent cruellement. Ce fonctionnaire participe à la fixation du budget et contrôle son exécution, rédige les documents administratifs, prépare et met en forme les actes officiels, les actes d’état civil, les délibérations du conseil municipal ainsi que les arrêtés municipaux. Il est également chargé de la mise à jour des listes électorales, de l’organisation des élections et du suivi des listes. En bref, les maires peuvent difficilement s’en passer.
En octobre 2022, le ministère de la transformation et de la fonction publiques recommandait la création d’un regroupement d’employeurs, tout comme l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF). Les EPCI peuvent jouer un rôle déterminant pour faciliter le travail des maires des petites communes, dont certaines ne peuvent même pas, faute de moyens, envisager un poste à mi-temps. Le métier est certes en tension ; mais le problème des maires est surtout d’avoir les lignes de crédit correspondantes. Permettre à un même secrétaire d’être embauché par plusieurs mairies apparaît donc comme une solution crédible – je rappelle qu’il manque au moins 2 000 secrétaires. Encore faudrait-il que les petites communes possèdent les moyens de les engager.
En octobre 2022, le ministère de la transformation et de la fonction publiques recommandait la création d’un regroupement d’employeurs, tout comme l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF). Les EPCI peuvent jouer un rôle déterminant pour faciliter le travail des maires des petites communes, dont certaines ne peuvent même pas, faute de moyens, envisager un poste à mi-temps. Le métier est certes en tension ; mais le problème des maires est surtout d’avoir les lignes de crédit correspondantes. Permettre à un même secrétaire d’être embauché par plusieurs mairies apparaît donc comme une solution crédible – je rappelle qu’il manque au moins 2 000 secrétaires. Encore faudrait-il que les petites communes possèdent les moyens de les engager.
Quel est l’avis de la commission ?
Merci de rappeler à quel point les secrétaires de mairie sont utiles, mais cet amendement est satisfait, comme le précédent. Demande de retrait, ou avis défavorable.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Même avis.
La parole est à M. Pierrick Berteloot.
Je maintiens mon amendement. Dans ma circonscription, les communautés de communes Flandre intérieure et Flandre Lys sollicitent l’aide de l’EPCI pour embaucher un secrétaire de mairie, mais l’EPCI la leur refuse. Voilà pourquoi nous demandons à la loi d’y obliger les EPCI.
C’est déjà dans la loi !
Qu’est-ce qu’il raconte, celui-là ?
Certains élus, vous ne l’ignorez pas, réduisent leurs indemnités pour pouvoir payer les quelques fonctionnaires dont ils disposent. Les EPCI le pourraient, eux !
Avec quelles recettes ?
La parole est à Mme Christine Pires Beaune.
Je rejoins Mme la rapporteure : pas plus tard que la semaine dernière, un EPCI de ma circonscription a recruté un secrétaire de mairie itinérant. Les maires se plaignent souvent du trop grand nombre de lois, de lois bavardes. Inutile d’écrire ce qui est déjà dans la loi ! Par le biais de schémas de mutualisation ou des mises à disposition, la mutualisation existe déjà.
(Applaudissements sur les bancs du groupe SOC et sur plusieurs bancs du groupe RE. – M. Paul Molac applaudit également.)
Je souhaite faire un rappel au règlement, sur le fondement de l’article 70, alinéa 3, relatif à la mise en cause personnelle.
En quoi avez-vous été mis en cause personnellement ?
On remet en cause mes propos. Tous les EPCI ne permettent pas de mutualiser des secrétaires de mairie.
Cela concerne donc bien le fond, cela n’a rien de personnel.
Je mets aux voix l’amendement no 122.
Je mets aux voix l’amendement no 122.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 121
Nombre de suffrages exprimés 115
Majorité absolue 58
Pour l’adoption 24
Contre 91
Nombre de votants 121
Nombre de suffrages exprimés 115
Majorité absolue 58
Pour l’adoption 24
Contre 91
(L’amendement no 122 n’est pas adopté.)
Je mets aux voix l’article 1er A.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 123
Nombre de suffrages exprimés 115
Majorité absolue 58
Pour l’adoption 115
Contre 0
Nombre de votants 123
Nombre de suffrages exprimés 115
Majorité absolue 58
Pour l’adoption 115
Contre 0
(L’article 1er A, amendé, est adopté.)
Je suis saisie de deux amendements portant article additionnel après l’article 1er A.
La parole est à M. Pierrick Berteloot, pour soutenir l’amendement no 116.
La parole est à M. Pierrick Berteloot, pour soutenir l’amendement no 116.
Comme le précédent, il vient compléter le dispositif de la proposition de loi en ouvrant aux EPCI la possibilité de mettre un secrétaire de mairie à disposition des petites communes qui en feraient la demande.
Mais c’est déjà le cas !
Certains EPCI ne le font pas, je le répète ! Leur fonctionnement centralisateur et leurs capacités financières leur permettraient d’engager et de mutualiser des personnels de catégorie C. Cette mesure faciliterait grandement le travail des maires des petites collectivités tout en renforçant leurs liens avec les EPCI. Elle contribuerait à lutter contre les démissions d’élus, qui se découragent d’autant plus qu’ils n’ont pas les moyens d’engager un secrétaire pour leur faciliter le travail.
En agissant comme un groupement d’employeurs, les EPCI peuvent aider les petites communes qui peinent déjà à boucler leur budget et ne sont pas en mesure d’embaucher les 2 000 secrétaires qui leur manquent.
En agissant comme un groupement d’employeurs, les EPCI peuvent aider les petites communes qui peinent déjà à boucler leur budget et ne sont pas en mesure d’embaucher les 2 000 secrétaires qui leur manquent.
Je suis saisie de deux demandes de scrutins publics : sur l’amendement no 116 par le groupe Rassemblement national, et sur l’amendement no 54 par le groupe Socialistes et apparentés.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Quel est l’avis de la commission sur l’amendement no 116 ?
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Quel est l’avis de la commission sur l’amendement no 116 ?
Défavorable.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Même avis.
Je vais donner la parole à M. Gabriel Amard, puis à M. David Valence.
Ne nous trompons pas de débat, monsieur Berteloot. Par l’amendement no 116, vous tentez de résoudre de manière autoritaire, sur le dos de la démocratie locale, notamment des EPCI, les problèmes que, faute d’autonomie financière, les communes rencontrent pour s’administrer librement. Nous pouvons mentionner la question dans le cadre de l’examen de cette proposition de loi, mais c’est par d’autres textes que nous pourrons la régler. Dès lors que l’attractivité du métier de secrétaire général de mairie pâtit surtout du faible niveau de rémunération des agents qui l’exercent, tout ne pourra pas être réglé par la proposition de loi.
La solution que vous proposez doit résulter d’un choix politique. Efforcez-vous donc de convaincre les élus locaux ! Comme nous vous le disons, de ce côté-ci de l’hémicycle, depuis tout à l’heure, certains établissements de coopération intercommunale procèdent à des arbitrages politiques en faveur de la solidarité ou concluent des conventions de prestation de services au profit des communes dont les moyens financiers sont insuffisants. Cela s’appelle construire un projet politique.
Nous n’allons pas trancher de manière autoritaire par la loi une question que la démocratie locale peine à régler. Je vous appelle donc, chers collègues, à rejeter l’amendement.
La solution que vous proposez doit résulter d’un choix politique. Efforcez-vous donc de convaincre les élus locaux ! Comme nous vous le disons, de ce côté-ci de l’hémicycle, depuis tout à l’heure, certains établissements de coopération intercommunale procèdent à des arbitrages politiques en faveur de la solidarité ou concluent des conventions de prestation de services au profit des communes dont les moyens financiers sont insuffisants. Cela s’appelle construire un projet politique.
Nous n’allons pas trancher de manière autoritaire par la loi une question que la démocratie locale peine à régler. Je vous appelle donc, chers collègues, à rejeter l’amendement.
Monsieur Valence, êtes-vous pour ou contre l’amendement ?
Contre.
Je ne peux donc pas vous donner la parole, car nous avons déjà entendu un orateur contre.
Il s’agit tout de même du président de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation, madame la présidente. Nous avons besoin de sa sagesse !
Il pourra s’exprimer ultérieurement.
Je mets aux voix l’amendement no 116.
Je mets aux voix l’amendement no 116.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 120
Nombre de suffrages exprimés 114
Majorité absolue 58
Pour l’adoption 20
Contre 94
Nombre de votants 120
Nombre de suffrages exprimés 114
Majorité absolue 58
Pour l’adoption 20
Contre 94
(L’amendement no 116 n’est pas adopté.)
La parole est à M. Stéphane Delautrette, pour soutenir l’amendement no 54.
La revalorisation d’un métier passe, certes, par une augmentation de salaire – on a évoqué cette dimension à propos du grade auquel les agents sont recrutés –, mais aussi par la reconnaissance des personnes qui l’exercent et des responsabilités qui leur sont confiées. Or on a mentionné à plusieurs reprises la diversité des fonctions remplies par les secrétaires de mairie – désormais secrétaires généraux de mairie : ils sont chargés de l’élaboration des budgets, du suivi de leur exécution et, bien souvent, de l’encadrement des personnels, en particulier dans les petites communes.
Nous vous proposons donc, par cet amendement élaboré avec l’Association des maires de France, de classer l’emploi de secrétaire général de mairie dans la catégorie des emplois spécifiques d’encadrement et de direction des collectivités territoriales, autrement dit le statut d’emploi, afin de distinguer ce métier en le valorisant.
Mieux identifié et revalorisé, notamment dans les petites communes, il ne serait plus assimilé à un simple travail de secrétariat – ce qu’il n’est pas, loin de là, compte tenu de la technicité et de la polyvalence requises. De surcroît, cette mesure permettrait de faciliter les parcours professionnels en offrant de belles perspectives d’évolution et pourrait contribuer à rétablir une représentation plus égalitaire des hommes et des femmes, à l’instar de ce que l’on observe dans les strates supérieures de la fonction publique.
Nous vous proposons donc, par cet amendement élaboré avec l’Association des maires de France, de classer l’emploi de secrétaire général de mairie dans la catégorie des emplois spécifiques d’encadrement et de direction des collectivités territoriales, autrement dit le statut d’emploi, afin de distinguer ce métier en le valorisant.
Mieux identifié et revalorisé, notamment dans les petites communes, il ne serait plus assimilé à un simple travail de secrétariat – ce qu’il n’est pas, loin de là, compte tenu de la technicité et de la polyvalence requises. De surcroît, cette mesure permettrait de faciliter les parcours professionnels en offrant de belles perspectives d’évolution et pourrait contribuer à rétablir une représentation plus égalitaire des hommes et des femmes, à l’instar de ce que l’on observe dans les strates supérieures de la fonction publique.
Quel est l’avis de la commission ?
Une fois n’est pas coutume, nous ne sommes pas d’accord. La création d’un statut d’emploi pour les secrétaires de mairie a été longuement discutée au Sénat et la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation, qui a longuement réfléchi à la question, n’y est pas favorable. En effet, un tel statut n’est pas nécessairement valorisant pour les fonctionnaires, qui l’occupent par détachement notamment. Or l’objectif de la proposition de loi est précisément de favoriser l’attractivité du métier de secrétaire de mairie.
En outre, un statut d’emploi peut représenter un coût non négligeable pour l’employeur, en particulier lors de la fin de fonctions. Enfin, les secrétaires de mairie peuvent exercer leurs fonctions dans différentes catégories et auprès de plusieurs employeurs. Ces circonstances rendent peu pertinente et peu praticable la création d’un statut d’emploi, qui appelle, par définition, le recours à la voie du détachement.
Pour ces différentes raisons, j’émets un avis défavorable.
En outre, un statut d’emploi peut représenter un coût non négligeable pour l’employeur, en particulier lors de la fin de fonctions. Enfin, les secrétaires de mairie peuvent exercer leurs fonctions dans différentes catégories et auprès de plusieurs employeurs. Ces circonstances rendent peu pertinente et peu praticable la création d’un statut d’emploi, qui appelle, par définition, le recours à la voie du détachement.
Pour ces différentes raisons, j’émets un avis défavorable.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Même avis que Mme la rapporteure. Cette question nous a beaucoup occupés au Sénat. La mesure était initialement défendue par l’AMF, avec laquelle nous avons eu de nombreux échanges, comme avec l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Cependant, les positions ont beaucoup évolué au cours des discussions.
Le débat n’est pas illégitime : je comprends la logique qui conduit à proposer la création d’un statut d’emploi pour les secrétaires de mairie. Mais deux arguments, qui convergent avec ceux de Mme la rapporteure, s’y opposent.
Premièrement, la création d’un statut d’emploi suppose un détachement, donc le fait d’occuper un emploi fonctionnel. Cette mesure pourrait ainsi avoir pour effet non voulu de précariser les secrétaires de mairie, car un maire nouvellement élu, par exemple, peut facilement mettre fin à un emploi fonctionnel.
Deuxièmement, les secrétaires de mairie se partagent parfois entre plusieurs communes. Que se passerait-il si l’une d’entre elles créait un emploi fonctionnel en détachement et que l’autre procédait autrement ? On voit bien que ce ne serait pas praticable.
Enfin – nous en débattrons ultérieurement –, le fait d’accélérer, en jouant sur les grilles d’avancement, la carrière de l’ensemble des secrétaires de mairie, quel que soit le cadre d’emploi, permet, et c’est notre objectif, de reconnaître leur engagement et leurs responsabilités en améliorant leur rémunération.
Pour ces différentes raisons, avis défavorable.
Le débat n’est pas illégitime : je comprends la logique qui conduit à proposer la création d’un statut d’emploi pour les secrétaires de mairie. Mais deux arguments, qui convergent avec ceux de Mme la rapporteure, s’y opposent.
Premièrement, la création d’un statut d’emploi suppose un détachement, donc le fait d’occuper un emploi fonctionnel. Cette mesure pourrait ainsi avoir pour effet non voulu de précariser les secrétaires de mairie, car un maire nouvellement élu, par exemple, peut facilement mettre fin à un emploi fonctionnel.
Deuxièmement, les secrétaires de mairie se partagent parfois entre plusieurs communes. Que se passerait-il si l’une d’entre elles créait un emploi fonctionnel en détachement et que l’autre procédait autrement ? On voit bien que ce ne serait pas praticable.
Enfin – nous en débattrons ultérieurement –, le fait d’accélérer, en jouant sur les grilles d’avancement, la carrière de l’ensemble des secrétaires de mairie, quel que soit le cadre d’emploi, permet, et c’est notre objectif, de reconnaître leur engagement et leurs responsabilités en améliorant leur rémunération.
Pour ces différentes raisons, avis défavorable.
Je mets aux voix l’amendement no 54.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 130
Nombre de suffrages exprimés 120
Majorité absolue 61
Pour l’adoption 49
Contre 71
Nombre de votants 130
Nombre de suffrages exprimés 120
Majorité absolue 61
Pour l’adoption 49
Contre 71
(L’amendement no 54 n’est pas adopté.)
La parole est à M. Pierrick Berteloot, premier orateur inscrit sur l’article.
L’article 1er vise à créer une voie de promotion interne dérogatoire qui échappe aux quotas, au bénéfice des agents de catégorie C exerçant la fonction de secrétaire de mairie. Ceux-ci pourront ainsi, grâce à un processus de reconnaissance des acquis de l’expérience simplifié, être nommés dans un cadre d’emploi de catégorie B. Cette disposition contribue donc à la revalorisation d’un métier en tension, ce qui est, bien entendu, souhaitable.
Le groupe RN est favorable à cette forme de plan de requalification qui s’adresse aux secrétaires de mairie actuellement en fonction. Il peut en effet contribuer non seulement à améliorer l’attractivité d’un métier grandement utile dans nos territoires, notamment les plus ruraux, mais aussi à reconnaître les agents pour ce qu’ils sont : les chevilles ouvrières de la vie communale. Or il est essentiel et urgent de revaloriser drastiquement ce corps de métier trop longtemps délaissé. À cet égard, la requalification des agents de catégorie C dans un emploi de catégorie B est une démarche de bon sens.
Je sais, pour avoir échangé avec de très nombreux maires de ma circonscription, que l’absence de secrétaire de mairie est une véritable difficulté. En attendant que le manque d’agents exerçant cette fonction soit comblé, cette revalorisation est plus que nécessaire. J’espère qu’elle incitera un nombre suffisant de personnes à s’engager dans cette voie professionnelle. Hélas, rien n’est moins sûr, car les besoins sont considérables et, surtout, urgents. Nous devons donc user de tous les moyens nécessaires pour y répondre le plus facilement et le plus efficacement possible, dans l’intérêt de nos communes et des secrétaires de mairie.
Le groupe RN est favorable à cette forme de plan de requalification qui s’adresse aux secrétaires de mairie actuellement en fonction. Il peut en effet contribuer non seulement à améliorer l’attractivité d’un métier grandement utile dans nos territoires, notamment les plus ruraux, mais aussi à reconnaître les agents pour ce qu’ils sont : les chevilles ouvrières de la vie communale. Or il est essentiel et urgent de revaloriser drastiquement ce corps de métier trop longtemps délaissé. À cet égard, la requalification des agents de catégorie C dans un emploi de catégorie B est une démarche de bon sens.
Je sais, pour avoir échangé avec de très nombreux maires de ma circonscription, que l’absence de secrétaire de mairie est une véritable difficulté. En attendant que le manque d’agents exerçant cette fonction soit comblé, cette revalorisation est plus que nécessaire. J’espère qu’elle incitera un nombre suffisant de personnes à s’engager dans cette voie professionnelle. Hélas, rien n’est moins sûr, car les besoins sont considérables et, surtout, urgents. Nous devons donc user de tous les moyens nécessaires pour y répondre le plus facilement et le plus efficacement possible, dans l’intérêt de nos communes et des secrétaires de mairie.
La parole est à M. Francis Dubois.
En Corrèze, c’est dans les communes de moins de 500 habitants que le recrutement d’un secrétaire de mairie est problématique, car cet emploi est partagé entre plusieurs collectivités. De fait, pour que l’agent qui travaille dans deux, voire trois communes de moins de 250 habitants puisse suivre une formation qualifiante, il doit pouvoir être remplacé.
Or j’ai été maire pendant vingt-deux ans et je peux vous dire que, dans ma commune, le 31 décembre, ce sont le maire et ses adjoints qui assurent la permanence pour permettre aux habitants de s’inscrire sur les listes électorales et à la secrétaire de mairie de préparer son réveillon.
Or j’ai été maire pendant vingt-deux ans et je peux vous dire que, dans ma commune, le 31 décembre, ce sont le maire et ses adjoints qui assurent la permanence pour permettre aux habitants de s’inscrire sur les listes électorales et à la secrétaire de mairie de préparer son réveillon.
Eh oui, il a raison !
Et c’est ainsi dans toutes les collectivités de moins de 500 habitants.
Je suis tout à fait en phase avec la proposition de loi. Ce qui me dérange, ce sont les règles applicables en matière de promotion interne. Je vais prendre trois exemples sur trois années.
Concernant les cadres de catégorie B, c’est la règle du « un pour trois » qui s’applique, soit une promotion pour trois recrutements – alors que le Gouvernement invite les communes à limiter leurs ressources humaines. Aujourd’hui, dans notre milieu rural,…
Je suis tout à fait en phase avec la proposition de loi. Ce qui me dérange, ce sont les règles applicables en matière de promotion interne. Je vais prendre trois exemples sur trois années.
Concernant les cadres de catégorie B, c’est la règle du « un pour trois » qui s’applique, soit une promotion pour trois recrutements – alors que le Gouvernement invite les communes à limiter leurs ressources humaines. Aujourd’hui, dans notre milieu rural,…
Merci, cher collègue.
Il a raison. Écoutez-le !
…en application de cette règle, trois promotions internes sont possibles. Pour ces trois promotions…
Chacun dispose du même temps de parole, qui est de deux minutes. Merci de conclure, monsieur Dubois.
C’est très important ! On se retrouve donc avec…
(Mme la présidente coupe le micro de l’orateur.)
Mais c’est important !
Sans doute, mais toutes les interventions le sont.
Celle-là l’était particulièrement !
Sur le vote de l’article 1er, je suis saisie par le groupe Horizons et apparentés d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Je suis saisie de deux amendements, nos 82 et 135, pouvant être soumis à une discussion commune.
La parole est à M. Jean-René Cazeneuve, pour soutenir l’amendement no 82.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Je suis saisie de deux amendements, nos 82 et 135, pouvant être soumis à une discussion commune.
La parole est à M. Jean-René Cazeneuve, pour soutenir l’amendement no 82.
On a longuement parlé du rôle central des secrétaires de mairie. Je voudrais évoquer ici la difficulté de leur job,…
De leur métier !
…qui est allée croissant au fil des ans, avec la multiplication des appels à projets et la complexification du cadre juridique. Il est donc vraiment temps de revaloriser leur statut ; c’est l’objet de l’article 1er. Mais, puisqu’il y a longtemps que cela n’a pas été fait, je propose d’accélérer le processus en avançant de deux ans – au 31 décembre 2026 – la date d’extinction du dispositif.
La parole est à M. le ministre, pour soutenir l’amendement no 135.
L’article 1er permet, et c’est très important, de contourner les quotas de promotion qui sont, comme a commencé à l’expliquer M. Dubois, un facteur de blocage dans la fonction publique territoriale – je me suis exprimé à de nombreuses reprises à ce sujet. Aujourd’hui, je ne peux pas expliquer pourquoi un maire ne peut pas promouvoir un agent méritant.
(M. Francis Dubois applaudit.)
Ah ! Merci, monsieur le ministre !
On ajoute à des difficultés de recrutement des difficultés de promotion pour les agents en fonction. Mon projet de transformation de la fonction publique a pour objectif de remédier à cette situation.
Mais ce n’est pas pour ce soir !
Je commence par le commencement. Demain, le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale examinera un texte très important qui tend à assouplir les quotas de promotion. Combien de fois avez-vous été interrogés par les élus locaux de vos circonscriptions sur le blocage que provoquent les règles qui s’appliquent en la matière ? Eh bien, à la règle dite du trois pour un – selon laquelle le recrutement de trois agents au cours de la même année conditionne la promotion d’un fonctionnaire –, nous allons substituer celle du deux pour un. Cette mesure fait l’objet d’un accord avec les employeurs territoriaux et les organisations syndicales de la fonction publique territoriale.
Cela peut paraître un détail mais, en réalité, c’est une avancée d’importance car, dès l’année prochaine, nous augmenterons de 50 % en moyenne les possibilités de promotion au sein de nos collectivités territoriales. Voilà une réponse concrète qui concerne l’ensemble des agents de la fonction publique.
Cela peut paraître un détail mais, en réalité, c’est une avancée d’importance car, dès l’année prochaine, nous augmenterons de 50 % en moyenne les possibilités de promotion au sein de nos collectivités territoriales. Voilà une réponse concrète qui concerne l’ensemble des agents de la fonction publique.
Magique !
Peut-être pourrons-nous aller plus loin. Vous le savez, je prépare un projet de réforme de la fonction publique qui sera l’occasion d’avoir à nouveau ces débats.
Pour les secrétaires de mairie, le dispositif est particulièrement efficace puisque cet article consacre une voie de promotion qui contourne les quotas et s’écarte des concours grâce à la reconnaissance des acquis de l’expérience.
Pour les secrétaires de mairie, le dispositif est particulièrement efficace puisque cet article consacre une voie de promotion qui contourne les quotas et s’écarte des concours grâce à la reconnaissance des acquis de l’expérience.
À quand une validation des acquis de l’expérience pour les ministres ?
Nous inscrirons ce principe dans la loi et nous définirons par décret le nombre d’années prises en compte et la nature du socle de compétences. Je prends l’engagement d’agir vite et bien, en collaboration avec l’ensemble des employeurs territoriaux.
J’en viens à la question des délais. Je considère qu’il est nécessaire de se laisser du temps, compte tenu des stocks d’emplois actuels : deux tiers des secrétaires de mairie appartiennent à la catégorie C. Monsieur Cazeneuve, je salue votre implication et votre travail mais si nous retenions la date du 31 décembre 2026, le délai serait trop court. C’est la raison pour laquelle l’amendement du Gouvernement propose une solution de compromis, soit le 31 décembre 2027. Cela nous donnerait le temps nécessaire pour effectuer les promotions des secrétaires de mairie déjà en poste et procéder aux recrutements en catégorie B.
J’en viens à la question des délais. Je considère qu’il est nécessaire de se laisser du temps, compte tenu des stocks d’emplois actuels : deux tiers des secrétaires de mairie appartiennent à la catégorie C. Monsieur Cazeneuve, je salue votre implication et votre travail mais si nous retenions la date du 31 décembre 2026, le délai serait trop court. C’est la raison pour laquelle l’amendement du Gouvernement propose une solution de compromis, soit le 31 décembre 2027. Cela nous donnerait le temps nécessaire pour effectuer les promotions des secrétaires de mairie déjà en poste et procéder aux recrutements en catégorie B.
Le temps, c’est bien la question !
La parole est à Mme Marie-Christine Dalloz.
Je trouve ce débat intéressant car il met en lumière une fonction méconnue par la plupart des gens alors qu’elle est essentielle pour les administrés et les élus communaux.
Elle a raison !
Il y a une dimension fondamentale qui n’a pas été évoquée depuis le début de nos débats : c’est la totale confiance qui règne entre les secrétaires de mairie et l’exécutif d’une collectivité. Le dispositif de promotion interne qui figure dans la proposition de loi va dans le bon sens : il importe de prendre en compte les acquis de l’expérience et le mérite. Toutefois, je trouve dommage que nous perdions un an. J’aurais souhaité, comme M. Cazeneuve, que la date soit avancée au 31 décembre 2026 afin de donner aux secrétaires de mairie une perspective de promotion plus proche, car le simple changement de dénomination ne leur apparaîtra pas vraiment comme une récompense.
Allons plus loin : j’aimerais savoir ce que contiendra le décret. Quels critères seront retenus ? Cette question n’a rien d’anodin.
Allons plus loin : j’aimerais savoir ce que contiendra le décret. Quels critères seront retenus ? Cette question n’a rien d’anodin.
C’est toute la question, en effet.
La parole est à M. Jean-René Cazeneuve.
Monsieur le ministre, je pense comme vous qu’il faut aller vite car il y a des secrétaires de mairie de grande qualité qui attendent cette reconnaissance. Maintenant, je peux comprendre les contraintes qui s’imposent aux collectivités territoriales et la nécessité de leur laisser davantage de temps. J’aurais préféré que vous sous-amendiez l’amendement du groupe Renaissance.
Ce n’est pas possible !
Comme cela ne semble pas possible, je vais retirer mon amendement.
Il est repris !
La parole est à M. le ministre.
Avant d’apporter des précisions à Mme Dalloz, je veux remercier Jean-René Cazeneuve d’avoir permis cette avancée.
Levons toute ambiguïté : la promotion par la reconnaissance des acquis de l’expérience sera possible dès l’adoption de la loi. La date que nous fixons est une limite avant laquelle les mairies devront avoir procédé à l’application de ce dispositif. Nous ne retardons nullement la mise en œuvre de ces nouvelles possibilités d’accélérer les promotions, il faut que cela soit parfaitement clair entre nous.
Par ailleurs, j’ai pris l’engagement de publier rapidement les décrets d’application qui seront discutés dans les instances de la fonction publique territoriale. Je vous fais même une proposition très concrète : procédons comme pour la loi du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance, dite loi Essoc. Souvenez-vous, nous avions constitué un groupe composé de membres de tous les groupes de cette assemblée, qui s’était attaché à vérifier la conformité des décrets à l’esprit de la loi et leur bonne application en temps et en heure.
S’agissant de la reconnaissance des acquis de l’expérience, il faut travailler avec les employeurs, les centres de gestion et certainement les secrétaires de mairie elles-mêmes sur le nombre d’années nécessaires – j’ai quelques idées sur la question – et sur les contours du socle de compétences.
Levons toute ambiguïté : la promotion par la reconnaissance des acquis de l’expérience sera possible dès l’adoption de la loi. La date que nous fixons est une limite avant laquelle les mairies devront avoir procédé à l’application de ce dispositif. Nous ne retardons nullement la mise en œuvre de ces nouvelles possibilités d’accélérer les promotions, il faut que cela soit parfaitement clair entre nous.
Par ailleurs, j’ai pris l’engagement de publier rapidement les décrets d’application qui seront discutés dans les instances de la fonction publique territoriale. Je vous fais même une proposition très concrète : procédons comme pour la loi du 10 août 2018 pour un État au service d’une société de confiance, dite loi Essoc. Souvenez-vous, nous avions constitué un groupe composé de membres de tous les groupes de cette assemblée, qui s’était attaché à vérifier la conformité des décrets à l’esprit de la loi et leur bonne application en temps et en heure.
S’agissant de la reconnaissance des acquis de l’expérience, il faut travailler avec les employeurs, les centres de gestion et certainement les secrétaires de mairie elles-mêmes sur le nombre d’années nécessaires – j’ai quelques idées sur la question – et sur les contours du socle de compétences.
Très bien !
Nous allons faire en sorte que les décrets soient très clairs. Mon objectif est d’avancer rapidement.
(Applaudissements sur quelques bancs du groupe RE.)
Je vais demander l’avis de la commission sur les deux amendements puisque l’amendement no 82 a été repris.
Si je veux être totalement honnête, et je m’efforce de l’être, je dois vous dire que j’étais initialement favorable à l’amendement no 82.
(Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
Ne vous réjouissez pas trop vite car les excellents arguments avancés par M. le ministre m’ont convaincue que l’on pouvait se faire plaisir tout en étant pragmatiques, comme nous le souhaitons tous : le 31 décembre 2026 laisse un délai trop court et le choix de 2027 paraît plus raisonnable. Avis défavorable sur l’amendement no 82, si vous ne le retirez pas, monsieur Bazin.
Mais quel sectarisme !
(L’amendement no 82 n’est pas adopté.)
(L’amendement no 135 est adopté.)
L’amendement no 57 de Mme Karen Erodi est retiré.
(L’amendement no 57 est retiré.)
Je mets aux voix l’article 1er.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 149
Nombre de suffrages exprimés 149
Majorité absolue 75
Pour l’adoption 148
Contre 1
Nombre de votants 149
Nombre de suffrages exprimés 149
Majorité absolue 75
Pour l’adoption 148
Contre 1
(L’article 1er, amendé, est adopté.)
Je suis saisie de deux demandes de scrutin public : sur l’amendement no 38, par le groupe Rassemblement national, et sur l’article 2, par le groupe Horizons et apparentés.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La parole est à M. Jean-Louis Bricout.
Les scrutins sont annoncés dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La parole est à M. Jean-Louis Bricout.
L’article 2 contient l’une des mesures les plus attendues par les secrétaires de mairie et je souscris à 100 % à cette volonté de créer une nouvelle voie de promotion interne. Les chiffres montrent que la grande majorité des secrétaires de mairie appartiennent à la catégorie C. Beaucoup aspirent bien légitimement à accéder à la catégorie supérieure, la catégorie B, ce qui n’est pas qu’une question de symbole, compte tenu des rémunérations très basses qu’ils touchent.
La promotion interne est soumise à la condition d’avoir validé une formation qualifiante, ce qui suscite encore des inquiétudes. Il faudrait que le ministre nous apporte des précisions sur son contenu. L’objectif est aussi d’avoir à terme des agents suffisamment formés pour répondre aux besoins spécifiques des communes, notamment en zone rurale.
Un dernier mot : j’aimerais aussi que les agents de catégorie B ne soient pas oubliés et puissent bénéficier de l’accès à la catégorie B +, voire à la catégorie A.
Je salue ce dispositif. Nos maires ruraux ont absolument besoin d’un moyen de gratifier les secrétaires de mairie, en reconnaissance pour la confiance que l’on peut placer en eux mais aussi pour les compétences souvent multiples qu’ils déploient.
La promotion interne est soumise à la condition d’avoir validé une formation qualifiante, ce qui suscite encore des inquiétudes. Il faudrait que le ministre nous apporte des précisions sur son contenu. L’objectif est aussi d’avoir à terme des agents suffisamment formés pour répondre aux besoins spécifiques des communes, notamment en zone rurale.
Un dernier mot : j’aimerais aussi que les agents de catégorie B ne soient pas oubliés et puissent bénéficier de l’accès à la catégorie B +, voire à la catégorie A.
Je salue ce dispositif. Nos maires ruraux ont absolument besoin d’un moyen de gratifier les secrétaires de mairie, en reconnaissance pour la confiance que l’on peut placer en eux mais aussi pour les compétences souvent multiples qu’ils déploient.
La parole est à M. Francis Dubois.
Il faudrait en effet que nous soient apportées bien des précisions sur cette formation qualifiante. Je reviendrai sur les deux règles qui régissent la promotion interne. La première est celle du « un pour trois » : pour un passage en interne en catégorie B, il faut trois recrutements par concours. La deuxième, dite clause de sauvegarde, prévoit que les nominations ne peuvent dépasser 8 % des effectifs de catégorie B au niveau du département.
C’est un enjeu important !
Pour la Corrèze, en 2022, soixante-dix agents pouvaient prétendre à une promotion en catégorie B. L’application de la première règle a fait que seuls trois d’entre eux ont été promus. En 2023, alors que quatre-vingt-six agents étaient éligibles, il n’y a que trois promotions possibles.
Il faut desserrer le garrot !
Autrement dit, demain, la règle du « un pour trois » s’appliquera par priorité. Les 8 % sont calculés à partir du stock d’emplois et ne prennent pas en compte les effectifs supplémentaires. Pour soixante postes d’agents de catégorie B, l’application de ce taux aboutit à 4,8 postes, soit deux postes de plus que si l’on retient la première règle.
La démonstration est implacable !
Le décret doit faire sauter les règles en vigueur sinon la promotion interne promise par l’article 2 ne sera qu’une illusion, le temps que soient pris en compte les stocks existants.
(Applaudissements sur les bancs du groupe LR.)
Il a raison !
C’est évident, un peu de bon sens !
En Corrèze, 63 % des communes ont moins de 500 habitants. Ce seront 120 communes qui auront des agents à promouvoir en catégorie B. Si on ajoute ce chiffre aux 86 agents éligibles pour 2023, cela fait 206 agents pour seulement trois postes disponibles en promotion interne.
Il faut supprimer ces règles sinon le décret ne provoquera que des désillusions et le métier de secrétaire de mairie ne sera plus du tout attractif. Il importe que cette loi corresponde à la réalité : les dames qui suivront une formation qualifiante doivent être promues dans l’année dans la catégorie B.
Il faut supprimer ces règles sinon le décret ne provoquera que des désillusions et le métier de secrétaire de mairie ne sera plus du tout attractif. Il importe que cette loi corresponde à la réalité : les dames qui suivront une formation qualifiante doivent être promues dans l’année dans la catégorie B.
(Applaudissements sur les bancs du groupe LR. – M. David Habib applaudit également.)
La parole est à M. le ministre.
Je vous réponds brièvement car notre objectif à tous est de voir la proposition de loi adoptée ce soir. Il s’agit d’un débat important et je ne voudrais pas que subsistent des ambiguïtés.
Je crois qu’il y a une incompréhension sur les buts poursuivis dans ce texte. Sachez, monsieur Dubois, que nous supprimons les quotas de promotion pour les secrétaires généraux de mairie.
Je crois qu’il y a une incompréhension sur les buts poursuivis dans ce texte. Sachez, monsieur Dubois, que nous supprimons les quotas de promotion pour les secrétaires généraux de mairie.
Tant mieux !
Les incertitudes que vous évoquez n’auront plus lieu d’être si vous adoptez la proposition de loi, qui procède à une rupture en prévoyant une dérogation.
Vous posez avec justesse les termes du débat sur l’assouplissement des quotas de promotion pour tous les agents publics. Je ne vais pas allonger les débats. Ce que nous allons faire demain, et je l’ai indiqué au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), c’est à la fois assouplir la règle du « trois pour un » en passant à « deux pour un » et augmenter les pourcentages de la clause de sauvegarde.
Vous posez avec justesse les termes du débat sur l’assouplissement des quotas de promotion pour tous les agents publics. Je ne vais pas allonger les débats. Ce que nous allons faire demain, et je l’ai indiqué au Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), c’est à la fois assouplir la règle du « trois pour un » en passant à « deux pour un » et augmenter les pourcentages de la clause de sauvegarde.
Cela ne suffit pas !
Ce ne sera peut-être qu’une étape. Je vous renvoie à des débats ultérieurs. Je ne suis pas attaché au concept même des quotas de promotion et peut-être pourrons-nous avancer davantage sur ce point.
Je le répète, il n’y a pas d’ambiguïté : dans le texte, nous supprimons purement et simplement les quotas de promotion pour les secrétaires généraux de mairie.
Je le répète, il n’y a pas d’ambiguïté : dans le texte, nous supprimons purement et simplement les quotas de promotion pour les secrétaires généraux de mairie.
(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe RE.)
La parole est à Mme Karen Erodi, pour soutenir l’amendement no 59.
Par cet amendement, les députés du groupe LFI-NUPES formulent le souhait que les secrétaires de mairie puissent accéder au cadre d’emploi de la catégorie B sans passer par la case de la formation qualifiante. En effet, les secrétaires de mairie, qui exercent parfois en catégorie C depuis de nombreuses années, sont la clef de voûte des mairies des petites communes. Accomplissant des missions relevant de la comptabilité, des ressources humaines, du droit public et du secrétariat, elles s’adaptent en fonction des communes à divers logiciels et aux attentes de chaque maire avec qui elles nouent une relation de confiance. Les contraindre à suivre une formation qualifiante reviendrait à remettre en cause leurs compétences, qui sont sous-estimées et sous-évaluées. Nous estimons que la condition de durée minimale d’ancienneté est suffisante.
J’ajoute que, s’il est essentiel de faciliter leur passage à la catégorie B, c’est que plus de 70 % des secrétaires de mairie relèvent de la catégorie C et perçoivent, à ce titre, des salaires dérisoires, constitués essentiellement de primes qui, dois-je le rappeler, ne sont pas prises en compte pour notre chère retraite que vous avez sacrifiée.
J’ajoute que, s’il est essentiel de faciliter leur passage à la catégorie B, c’est que plus de 70 % des secrétaires de mairie relèvent de la catégorie C et perçoivent, à ce titre, des salaires dérisoires, constitués essentiellement de primes qui, dois-je le rappeler, ne sont pas prises en compte pour notre chère retraite que vous avez sacrifiée.
(Applaudissements sur les bancs du groupe LFI-NUPES.)
Quel est l’avis de la commission ?
Votre amendement est satisfait par l’article 1er. Avis défavorable.
(L’amendement no 59, repoussé par le Gouvernement, n’est pas adopté.)
La parole est à M. Christophe Bex, pour soutenir l’amendement no 58.
Permettez-moi de revenir à la charge concernant la dénomination des agents chargés des fonctions de secrétaire de mairie : tout le monde s’accorde sur la nouvelle appellation de secrétaire général de mairie. Toutefois, j’ai envie de me projeter dans le futur, lorsque tous les secrétaires généraux de mairie auront rejoint la catégorie A, et de parler plutôt d’attachés d’administration communale – puisque l’attaché d’administration correspond au premier grade de la catégorie A. La formation sera ainsi « attachante ». Vous avez déclaré, monsieur le ministre, être très attaché à ces agents : dans ce cas, anticipons d’ores et déjà le moment où ils ne feront plus partie des catégories C ou B et nommons-les des attachés communaux de mairie, puisque leurs fonctions correspondent à des missions relevant de la catégorie A. Notez bien ce terme, parce que je pense que lorsque nous réfléchirons de nouveau à ce sujet, dans quelques mois ou dans quelques années, nous les appellerons ainsi.
Ce n’est pas du tout ce qui est écrit dans le texte de l’amendement !
(L’amendement no 58, repoussé par la commission et le Gouvernement, n’est pas adopté.)
La parole est à Mme Marie-France Lorho, pour soutenir l’amendement no 38.
Le CNFPT, qui regroupe l’ensemble des collectivités et des établissements publics locaux, est principalement dédié à la formation de ces agents. C’est pourquoi il apparaît légitime que la charge de dispenser une formation qualifiante aux secrétaires de mairie lui revienne. Cette proposition correspond d’ailleurs à une attente des élus de terrain, en l’occurrence de l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité, et j’espère que la demande des édiles directement concernés saura retenir votre attention.
Quel est l’avis de la commission ?
Votre amendement me semble restrictif et risquerait de fermer des portes : nous considérons, au contraire, que les formations susceptibles d’être reconnues peuvent prendre la forme, pourquoi pas, d’un diplôme universitaire. Avis défavorable.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Même avis. J’ajoute que définir le rôle du CNFPT ne relève pas de la loi mais du domaine réglementaire.
Je mets aux voix l’amendement no 38.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 154
Nombre de suffrages exprimés 144
Majorité absolue 73
Pour l’adoption 39
Contre 105
Nombre de votants 154
Nombre de suffrages exprimés 144
Majorité absolue 73
Pour l’adoption 39
Contre 105
(L’amendement no 38 n’est pas adopté.)
Je mets maintenant aux voix l’article 2.
(Il est procédé au scrutin.)
Voici le résultat du scrutin :
Nombre de votants 155
Nombre de suffrages exprimés 155
Majorité absolue 78
Pour l’adoption 155
Contre 0
Nombre de votants 155
Nombre de suffrages exprimés 155
Majorité absolue 78
Pour l’adoption 155
Contre 0
(L’article 2 est adopté.)
Sur les amendements identiques nos 17, 85, 98, 114 et 115, je suis saisie par les groupes Socialistes et apparentés et Horizons et apparentés d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Je suis saisie de plusieurs amendements, nos 17, 85, 98, 114, 115, 40 et 6, pouvant être soumis à une discussion commune.
Les amendements nos 17, 85, 98, 114 et 115 sont identiques.
La parole est à Mme Cécile Untermaier, pour soutenir l’amendement no 17.
Les amendements nos 17, 85, 98, 114 et 115 sont identiques.
La parole est à Mme Cécile Untermaier, pour soutenir l’amendement no 17.
Cet amendement a fait l’objet d’une discussion en commission des lois et a été retravaillé depuis. Je remercie d’ailleurs la rapporteure de son implication concernant notre souhait, partagé sur tous les bancs, de conforter les centres de gestion dans leur rôle d’animation du réseau des secrétaires généraux de mairie. Cela ne signifie pas que ce rôle doit être exclusif et que les associations ou les intercommunalités qui assument déjà cette mission, ou en ont l’intention, ne pourront pas le faire.
Toutefois, il nous paraît essentiel que les secrétaires généraux de mairie, qui souffrent beaucoup d’isolement et d’une absence d’offres de formation, sachent que les centres de gestion sont là pour animer le réseau et apporter une forme de solidarité et d’aide à la mutualisation, particulièrement nécessaire pour les secrétaires de mairie qui exercent dans des communes de campagne.
C’est pourquoi je remercie la rapporteure d’avoir accepté de défendre un amendement permettant de valoriser l’action des centres de gestion – structures identifiées et qui fonctionnent bien –, en rétablissant le caractère obligatoire de leurs missions d’animation du réseau des secrétaires généraux de mairie.
Toutefois, il nous paraît essentiel que les secrétaires généraux de mairie, qui souffrent beaucoup d’isolement et d’une absence d’offres de formation, sachent que les centres de gestion sont là pour animer le réseau et apporter une forme de solidarité et d’aide à la mutualisation, particulièrement nécessaire pour les secrétaires de mairie qui exercent dans des communes de campagne.
C’est pourquoi je remercie la rapporteure d’avoir accepté de défendre un amendement permettant de valoriser l’action des centres de gestion – structures identifiées et qui fonctionnent bien –, en rétablissant le caractère obligatoire de leurs missions d’animation du réseau des secrétaires généraux de mairie.
La parole est à Mme la rapporteure, pour soutenir l’amendement no 85.
En effet, nous avons écouté attentivement ce qui a été évoqué en commission et cela nous a permis d’améliorer votre proposition. Cet amendement identique est donc une bonne chose.
Les centres de gestion deviennent des chefs de file. C’est très bien !
Cela n’enlève rien, c’était notre crainte au départ, à ceux qui ont la chance de bénéficier d’animations organisées par des EPCI ou, parfois, à un échelon autre que celui du département. En revanche, grâce à cet amendement, nous faisons en sorte de supprimer les trous dans la raquette, pour reprendre l’expression qu’employait notre collègue Laure Miller en parlant de sa circonscription, et d’assurer, partout, une animation des réseaux des secrétaires de mairie.
La parole est à Mme Laure Miller, pour soutenir l’amendement no 98.
Nous avons effectivement déjà eu ce débat en commission. Depuis hier, nous soulignons tous que l’isolement est l’une des principales difficultés auxquelles sont confrontées les secrétaires générales de mairie. Même si nous voyons parfois, dans nos circonscriptions, des réseaux se mettre naturellement en place entre secrétaires de mairie, ce n’est pas le cas partout. La question se pose également,
a fortiori
, pour les nouvelles secrétaires de mairie qui se trouvent très esseulées.
L’idée est donc de donner cette compétence obligatoire aux centres de gestion, puisqu’ils nous semblent être les bons organes pour animer les réseaux de secrétaires de mairie, éviter l’isolement et permettre l’échange de bonnes pratiques entre agents, en vue d’un meilleur fonctionnement.
L’idée est donc de donner cette compétence obligatoire aux centres de gestion, puisqu’ils nous semblent être les bons organes pour animer les réseaux de secrétaires de mairie, éviter l’isolement et permettre l’échange de bonnes pratiques entre agents, en vue d’un meilleur fonctionnement.
L’amendement no 114 de M. Didier Lemaire est défendu.
La parole est à M. Éric Martineau, pour soutenir l’amendement no 115.
La parole est à M. Éric Martineau, pour soutenir l’amendement no 115.
Il tend à réaffirmer les responsabilités des centres de gestion en matière d’animation du réseau des secrétaires de mairie. Il ne fait en aucun cas obstacle au maintien des initiatives existantes provenant d’autres acteurs, d’autant que nous devons préserver les équilibres territoriaux qui permettent aux secrétaires de dialoguer entre elles. C’est pourquoi je vous invite à adopter ces amendements identiques.
(M. Benoit Mournet applaudit.)
La parole est à M. Fabrice Brun, pour soutenir l’amendement no 40.
Attachés à un service départemental de proximité, nous souhaitons rétablir la mission des centres de gestion en matière d’animation du réseau des secrétaires de mairie. C’est un élément très important qui est ressorti des auditions que nous avons menées sur ce sujet.
L’amendement no 6 de Mme Cécile Untermaier est défendu.
Sur l’amendement no 40, je suis saisie par le groupe Les Républicains d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Quel est l’avis de la commission sur ces amendements en discussion commune ?
Sur l’amendement no 40, je suis saisie par le groupe Les Républicains d’une demande de scrutin public.
Le scrutin est annoncé dans l’enceinte de l’Assemblée nationale.
Quel est l’avis de la commission sur ces amendements en discussion commune ?
Avis favorable sur les amendements identiques et défavorable sur les amendements nos 40 et 6.
Quel est l’avis du Gouvernement ?
Je garde un œil sur le chronomètre et je propose de gagner du temps pour que nous puissions voter la proposition de loi ce soir.
J’émettrai un avis de sagesse sur ces amendements identiques. Permettez-moi néanmoins de préciser, en toute transparence, que j’ai un petit doute quant à leur rédaction : il ne faudrait pas que cela enlève à des intercommunalités qui le feraient déjà la possibilité de jouer ce rôle.
J’émettrai un avis de sagesse sur ces amendements identiques. Permettez-moi néanmoins de préciser, en toute transparence, que j’ai un petit doute quant à leur rédaction : il ne faudrait pas que cela enlève à des intercommunalités qui le feraient déjà la possibilité de jouer ce rôle.
Il ne faut pas la leur enlever !
J’entends l’intention du législateur, exprimée très clairement, sur le fait que cela ne doit pas exclure des initiatives existantes. Nous travaillerons ensemble à la rédaction des décrets, afin de respecter cette intention. Avis de sagesse, donc, sur les amendements identiques et avis défavorable sur les amendements nos 40 et 6.
La parole est à M. Philippe Gosselin.
Nous partageons tous, quelles que soient nos étiquettes politiques, le constat que nos secrétaires de mairie souffrent d’une forme de solitude. J’emploie le pronom « nos » non pas pour traduire la possession mais dans un sens affectif, parce que nous sommes nombreux, ici, à avoir travaillé avec des secrétaires de mairie dans des petites communes et à avoir constitué avec elles un duo, doté souvent de peu de moyens et de peu de facilités. Elles souffrent de solitude, disais-je, et ne savent pas trop comment, en dehors de leur propre réseau personnel de collègues, trouver des réponses à leurs interrogations. Il me semble que faire des centres de gestion, qui sont bien identifiés dans les départements, des chefs de file, a du sens.
Ensuite, pour rebondir sur vos propos, monsieur le ministre, je crois qu’il est important de ne pas exclure les intercommunalités : certaines se sont organisées pour instituer leur propre réseau de secrétaires de mairie. Cela re
Ensuite, pour rebondir sur vos propos, monsieur le ministre, je crois qu’il est important de ne pas exclure les intercommunalités : certaines se sont organisées pour instituer leur propre réseau de secrétaires de mairie. Cela re