Fabrication de la liasse

Amendement n°II-CF1788

Déposé le jeudi 24 octobre 2024
Discuté
Rejeté
(mardi 5 novembre 2024)
Photo de monsieur le député François Ruffin
Photo de monsieur le député Pouria Amirshahi
Photo de madame la députée Christine Arrighi
Photo de madame la députée Clémentine Autain
Photo de madame la députée Léa Balage El Mariky
Photo de madame la députée Lisa Belluco
Photo de monsieur le député Karim Ben Cheikh
Photo de monsieur le député Arnaud Bonnet
Photo de monsieur le député Benoît Biteau
Photo de monsieur le député Nicolas Bonnet
Photo de madame la députée Cyrielle Chatelain
Photo de monsieur le député Hendrik Davi
Photo de monsieur le député Alexis Corbière
Photo de monsieur le député Charles Fournier
Photo de monsieur le député Emmanuel Duplessy
Photo de monsieur le député Damien Girard
Photo de madame la députée Marie-Charlotte Garin
Photo de monsieur le député Steevy Gustave
Photo de monsieur le député Jérémie Iordanoff
Photo de madame la députée Catherine Hervieu
Photo de monsieur le député Tristan Lahais
Photo de madame la députée Julie Laernoes
Photo de madame la députée Julie Ozenne
Photo de monsieur le député Benjamin Lucas-Lundy
Photo de madame la députée Marie Pochon
Photo de monsieur le député Sébastien Peytavie
Photo de monsieur le député Jean-Claude Raux
Photo de madame la députée Sandra Regol
Photo de madame la députée Sandrine Rousseau
Photo de madame la députée Sabrina Sebaihi
Photo de madame la députée Eva Sas
Photo de madame la députée Sophie Taillé-Polian
Photo de monsieur le député Boris Tavernier
Photo de madame la députée Danielle Simonnet
Photo de madame la députée Dominique Voynet
Photo de monsieur le député Nicolas Thierry

Modifier ainsi les autorisations d'engagement et les crédits de paiement :

(en euros)
Programmes+-
Accès et retour à l'emploi00
Accompagnement des mutations économiques et développement de l'emploi027 500 000
Amélioration de la qualité de l'emploi et des relations du travail00
Soutien des ministères sociaux27 500 0000
TOTAUX27 500 00027 500 000
SOLDE0
Exposé sommaire

Le plein emploi ne peut être atteint au prix du développement de zones de non droit au travail. Par leur présence sur le terrain, les inspecteurs du travail ont une connaissance fine des problématiques liées au droit du travail. Par leur action, ils sont un rempart face aux pratiques illégales d’employeurs peu scrupuleux.

Et pourtant. Les inspecteurs du travail sont de moins en moins nombreux. Bien que le ministère chargé du Travail ait cessé de communiquer ses chiffres, certains documents administratifs et rapports parlementaires ont permis aux organisations syndicales de dresser un état des lieux. Selon la CGT Travail Emploi Formation professionnelle, les contrôleurs, au nombre de 2249 en 2010, n’étaient plus que 1700 en mars 2022, soit une perte sèche de près de 550 agents en 12 ans. Le nombre de sections d’inspection du travail ne disposant pas de contrôleur attiré a bondi ces dernières années, de 376 en 2021 à 446 en mars 2023. Le taux de vacances sur les postes s’élève à plus de 22 %. Chaque année le nombre de postes ouverts au concours est insuffisant pour compenser les départs à la retraite. Par ailleurs, 40 % des places ouvertes ne sont pas attribuées.

La profession peine à attirer tant elle est maltraitée et ses conditions de travail entravées : salaire insuffisant, baisse des moyens, attaques des agents par le ministère.

Dans la Marne, un inspecteur du travail, Anthony Smith, a été suspendu pendant 918 jours pour avoir fait son travail et engagé une procédure de référé vis-à-vis d’une entreprise refusant de fournir des masques à ses employés lors de la crise du Covid-19. La direction régionale de l’inspection du travail avait agi sous pression de la ministre du Travail d’alors, Muriel Pénicaud.

En mai 2023, plusieurs organisations syndicales ont révélé que des cadres du ministère du Travail prenaient part à des formations payantes, dispensées par un organisme privé à destination des employeurs, afin de leur apprendre à « « se défendre en cas de contentieux ou de procès-verbal par l’inspection du travail » ». Cela revenait, pour le ministère, à saper l’action de ses propres agents que sont les inspecteurs du travail. Indirectement, il légitime et conforte les employeurs hors-la-loi.

Les 1700 inspecteurs du travail doivent veiller au respect des droits de plus de 20 millions de salariés en France. En raison du taux de vacance, plus de 4,5 millions de salariés seraient dans l’incapacité de se tourner vers un inspecteur du travail. Afin de remédier à cet état, particulièrement inquiétant, de renoncement à assurer la protection des salariés, nous proposons le recrutement d’inspecteurs du travail pour rétablir les effectifs à un niveau minimum égal à celui de 2010.

À ces fins, cet amendement propose de mobiliser des crédits supplémentaires pour affecter 550 équivalents temps plein (ETP) à ces groupes de travail. À raison de 50 000 euros par équivalent temps plein, il propose de mobiliser 27,5 millions d’euros pour les embauches.

Cet amendement abonde de 27 500 000 euros en AE et CP l’action 22 « Personnels mettant en œuvre les politiques d’amélioration de la qualité de l’emploi et des relations du travail » du programme 155 « Soutien des ministères sociaux ». Pour satisfaire aux exigences de l’article 40 de la Constitution et aux impératifs de recevabilité financière, le présent amendement gage le mouvement financier en prélevant les 27 500 000 euros en AE et CP de l’action 01 intitulée « Développement des compétences par l’alternance » du programme 103 « Accompagnement des mutations économiques et développement de l’emploi ". Le groupe Ecologiste et social a proposé nombres de mesures de recettes en première partie, capables de financer les moyens des politiques publiques ici proposées.