Fabrication de la liasse

Amendement n°II-CF23

Déposé le vendredi 17 octobre 2025
Discuté
Non soutenu
(mercredi 19 novembre 2025)
Photo de monsieur le député Romain Daubié

Romain Daubié

Membre du groupe Les Démocrates

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I. – Toute aide publique telle que les subventions, crédits d’impôts, exonérations fiscales ou sociales, perçue par une entreprise qui n’a pas fait l’objet d’une évaluation pendant trois années, sera diminuée progressivement jusqu’à la suppression de l’aide en l’absence de toute évaluation certifiant sa valeur probante.

Les taux suivants seront ainsi appliqués :

1° En année N+1, la troisième année révolue sans évaluation : l’aide est réduite de 50 % ;

2° En année N+2, l’aide est réduite de 75 % ;

3° En année N+3, l’aide est totalement supprimée.

Un décret en Conseil d’État définit les modalités d’évaluation, les obligations de transparence et la procédure mise en œuvre.

II. – Les dépenses fiscales supérieures à 50 millions d’euros par an, à partir du 1er janvier 2026, sont subordonnées, dès leur prolongation au-delà de quatre ans, à la production d’une évaluation publique. 

Exposé sommaire

Cet amendement vise à instaurer un meilleur contrôle des prestations que les entreprises perçoivent et in fine vise à prévenir les abus, afin que l’aide ne soit pas perçue en l’absence de réel besoin. Bien que les aides publiques versées par l’État sont généralement évaluées, plusieurs dépenses fiscales ne sont pas évaluées régulièrement par un organisme dédié et selon une méthodologie harmonisée[1] .

Certaines dépenses fiscales sont évaluées ponctuellement, n’ont pas de calendrier prédéterminé, par des organismes divers : Cour des comptes en fonction de son programme de travail ou par saisine du Parlement, ou par l’inspection générale des finances ou autres organismes saisis par le ministre.

Selon le rapport de la commission d’enquête sur l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leur sous-traitants, la majorité des dépenses fiscales majeures réchappent à une évaluation régulière par un organisme dédié et selon une méthodologie claire et harmonisée. Peuvent être cités en exemple le pacte Dutreil, le crédit d’import pour les entreprises de création de jeux vidéos, la taxe au tonnage pour les transports maritimes. Ainsi, en 2023, le ministère de l’Économie, finances et souveraineté industrielle et numérique disposait de 55 dispositifs différents pour un cout annuel de 7,8 milliards d’euros