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40ème anniversaire de la 1ère élection de Michel Crépeau à l’Assemblée nationale

11 mars 2013

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Biographie

    • Michel Crépeau

      (30 octobre 1930 - 30 mars 1999)

      « Je crois être un homme de mesure et de concertation, un esprit libre et d’une totale indépendance », écrit Michel Crépeau dans sa profession de foi de 1973.

      Maire de La Rochelle pendant vingt-huit ans, Michel Crépeau n’est pourtant pas né en Charente-Maritime mais en Vendée, à Fontenay-le-Comte, le 30 octobre 1930. Par son père Édouard Crépeau, instituteur puis inspecteur primaire de l’Éducation nationale, il appartient à la « Vendée bleue », républicaine et anticléricale. Par sa mère Marcelle Pastureau en revanche, il se relie à la « Vendée blanche », de tradition monarchiste et catholique. Michel Crépeau est très tôt attiré par le radicalisme, dans sa définition la plus ouverte et la plus tolérante. Avocat au barreau de La Rochelle, il signe des articles très favorables à l’expérience de Pierre Mendès France.

      À l’occasion d’une partielle, en 1959, le jeune radical est le suppléant du candidat socialiste qui défie sans succès la droite rochelaise. Élu conseiller général en 1967, Michel Crépeau porte les couleurs de la gauche aux législatives de 1968 : battu, il rassemble toutefois plus de 48 % des voix dans un scrutin que le contexte rend très difficile pour l’opposition. S’imposant sur la scène locale, il emporte la mairie de La Rochelle en 1971, puis la circonscription aux législatives de 1973. Il sera réélu député en 1978 et en 1981. Une série d’initiatives médiatise la ville : protection du littoral, extension des espaces verts, recyclage des déchets, création du premier secteur piétonnier de France en 1975, sans oublier les fameux « vélos jaunes » mis en libre-service en 1976. « En France, le maire est quelqu’un de puissant : il est localement président de la République, chef du gouvernement, ministre des Finances, chef du personnel… », résume cet élu de terrain. Celui que René Dumont appelle « le premier maire écologiste de France » conservera sa mairie jusqu’à sa mort. En 1997 encore, c’est lui qui met en œuvre la « journée sans voiture ».

      Au plan national, Michel Crépeau compte parmi les fondateurs du Mouvement des radicaux de gauche (MRG), dont il est le candidat à l’élection présidentielle de 1981. Il obtient 2,21 % des voix au premier tour, à l’issue duquel il se désiste en faveur de François Mitterrand. Ministre de l’Environnement dans les deux premiers gouvernements Mauroy, il expose sa vision de l’écologie dans la deuxième séance du 10 novembre 1981 et dans la troisième séance du 15 novembre 1982.

      En 1983, il devient ministre du Commerce et de l’Artisanat au sein du troisième gouvernement Mauroy, portefeuille auquel s’ajoute le Tourisme l’année suivante, dans le gouvernement de Laurent Fabius. Quand, en février 1986, Robert Badinter est nommé président du Conseil constitutionnel, Michel Crépeau lui succède à la chancellerie, jusqu’aux législatives de mars. « J’ai été avocat pendant vingt-huit ans et Garde des Sceaux pendant vingt-huit jours. Si j’ai été le seul ministre de la Justice à ne pas avoir commis d’erreur, c’est parce que je n’en ai pas eu le temps », commentera-t-il avec cet humour gouailleur qui le caractérise.

      Redevenu député en 1986 et en 1988, battu aux législatives de 1993, Michel Crépeau retrouve son siège en 1997 et préside le groupe Radical, Citoyen, Vert (RCV) au sein de la majorité de gauche qui soutient le gouvernement de Lionel Jospin. Il reste ainsi fidèle au double engagement qui a dominé sa carrière politique : le radicalisme et l’union de la gauche. « Ni démagogie, ni technocratie », proclame-t-il dans la deuxième séance du 14 octobre 1998, au cours de laquelle il expose sa conception de la République et de la justice fiscale.

      Le 23 mars 1999, alors qu’il vient d’interroger le Gouvernement sur l’épargne populaire, il est victime d’une crise cardiaque en séance. Ranimé sur place, il s’éteint une semaine plus tard, le 30 mars 1999 à Paris. Le surlendemain, à La Rochelle, près de dix mille personnes assistent à ses obsèques.

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