Histoire et Patrimoine
Frise chronologique
Deuxième guerre mondiale
Des députées à l'Assemblée nationale
Le 21 octobre 1945, à l’occasion de l’élection de la nouvelle Assemblée nationale constituante, les Françaises votent pour la première fois dans un scrutin national. 310 femmes sont candidates aux législatives, 33 sont élues dont 17 communistes, 6 socialistes, 9 appartenant au Mouvement républicain populaire (parti démocrate-chrétien fondé en 1944), et une de l'éphémère Parti républicain de la liberté.
Institutrices, avocates, journalistes ou infirmières, pour beaucoup engagées dans la Résistance, ces premières femmes députées portent, dans la plupart des cas, le nom déjà connu d’un mari engagé en politique. Certaines bénéficient de l’aura d’un nom prestigieux. Mathilde Péri est ainsi la veuve de Gabriel Péri, député de Seine-et-Oise de 1932 à 1940, fusillé au Mont-Valérien le 15 décembre 1941 et mis en avant par le PCF comme l’un des grands héros communistes de la Résistance. Madeleine Lagrange est la veuve de Léo Lagrange, député socialiste du Nord de 1932 à 1940, sous-secrétaire d’État aux Sports et aux Loisirs sous le Front populaire, tué au combat en juin 1940. Eugénie Éboué-Tell, élue de la Guadeloupe, est la veuve de Félix Éboué, gouverneur du Tchad puis de l’Afrique Équatoriale Française, combattant de la France libre de la première heure, décédé en mai 1944.
Cette première élection est l’occasion d’affirmer un engagement personnel. Pour certaines, c’est le début d’une longue carrière politique : Eugénie Éboué-Tell devient sénatrice sous la IVe République, Marie-Madeleine Dienesch siège dans l’hémicycle du palais Bourbon jusqu’en 1981 et exerce des fonctions ministérielles dans six gouvernements successifs entre 1968 et 1974.
Le 19 octobre 2016, l’Assemblée a rendu hommage aux résistantes et premières députées Marie-Madeleine Dienesch, Rachel Lempereur et Marie-Claude Vaillant-Couturier en posant des plaques en leur honneur dans l'hémicycle.