Histoire et Patrimoine


Histoire patrimoniale Histoire de France Histoire parlementaire

Deuxième République

2 décembre 1851

Coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte

Aux termes de la Constitution du 4 novembre 1848, le président Louis-Napoléon Bonaparte ne peut ni solliciter un deuxième mandat ni dissoudre l’Assemblée. Mais il reçoit du suffrage universel une délégation directe pour exercer pleinement le pouvoir exécutif. Il est conforté dans sa popularité lors d’une série de voyages en province et constate le mécontentement qui s’instaure dans toutes les couches de la société.

 

L’inquiétude et la colère s’accroissent au fur et à mesure de l’adoption par l’Assemblée de mesures impopulaires restreignant la liberté de la presse, ordonnant la déportation en Algérie des insurgés de juin 1848 et limitant le droit de vote ; il faut désormais justifier de trois années de résidence au même endroit, ce qui exclut beaucoup d’ouvriers, pour la plupart contraints de changer régulièrement d’emploi et de domicile. La population connaît par ailleurs des difficultés financières, le renchérissement de la vie, l’augmentation des impôts, l’arrêt des grands travaux et le chômage qui en résulte, la crise dans les mines, la métallurgie et le bâtiment. Dans les campagnes, les prix des denrées agricoles s’effondrent. Les paysans qui ont contracté des emprunts à des taux allant jusqu’à 15 % sont incapables de faire face aux échéances. Les journaliers ne trouvent plus d’emplois.

 

Une opposition républicaine se constitue alors en province. Parmi les artisans, le compagnonnage favorise la création de sociétés secrètes passant outre à la censure : leur activité s’exerce par la diffusion clandestine de tracts, de journaux, de mots d’ordre, de chansons, d’objets considérés comme séditieux tels que des drapeaux rouges, et la possession d’armes. À ces préoccupations populaires répond l’appréhension de la bourgeoisie. Les cours de la rente ne cessent de baisser en Bourse. Dans les Caisses d’épargne, les retraits l’emportent sur les dépôts.

 

Entre le président qui se pose en protecteur des faibles et en défenseur du suffrage universel et l’Assemblée, les rapports de force s’exacerbent. La Chambre lui refuse notamment l’adoption d’une nouvelle subvention et s’oppose à la révision de la Constitution qui autoriserait le chef de l’État à briguer un second mandat.

 

Une campagne des républicains vise à pousser les ouvriers à une insurrection. Les royalistes entendent restaurer la monarchie. Des affiches en appelant au peuple, à l’armée et aux Parisiens annonçant l’état de siège dans la capitale sont placardées dans la nuit du 1er au 2 décembre. Les portes du palais Bourbon sont fermées sur ordre du général Espinasse. Une quinzaine de députés et des agitateurs soupçonnés d’être susceptibles de provoquer un soulèvement sont arrêtés. Des paysans insurgés marchent sur les villes mais les quelques foyers de résistance sont rapidement maîtrisés.

 

Soutenu par l’armée, le président proclame la dissolution de l’Assemblée nationale le 2 décembre 1851. Il annonce la convocation du peuple français à des élections et la préparation d’une nouvelle Constitution pour succéder à celle de 1848. Les 20 et 21 décembre 1851, un plébiscite demandant aux Français s’ils approuvent son coup d’État le confirme au pouvoir avec 76 % de votes positifs. Aux reproches d’avoir bafoué la Constitution, il répond que la décision populaire le délivre ipso facto de son serment et assure que la France a compris qu’il n’était sorti « de la légalité que pour rentrer dans le droit ». Un an plus tard, le 2 décembre 1852, Louis-Napoléon Bonaparte, après un nouveau référendum très favorable du peuple, reçoit le titre d’Empereur des Français sous le nom de Napoléon III.

 

 

Visite virtuelle de l'Assemblée nationale


Visitez l'Assemblée nationale depuis chez vous !

Avec votre ordinateur ou votre casque de réalité virtuelle, déplacez-vous librement dans les lieux emblématiques de l’Assemblée nationale tels que l’hémicycle, la bibliothèque ou encore les grands salons.

Lancez vous!
Base de données des députés français depuis 1789
Les présidents de l'Assemblée nationale depuis 1789
Les députés morts pour la patrie 1914 - 1918
Les députés morts pour la patrie 1939 - 1945
Les présidents de l'Assemblée nationale sous la Ve République
Les députés de la Ve République
Les grands discours parlementaires