Histoire et Patrimoine


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Deuxième République

27 avril 1848

L'abolition de l'esclavage

Suite aux journées révolutionnaires de février 1848 et à la proclamation de la République, le Gouvernement provisoire décrète, dès le 4 mars 1848, que « nulle terre française ne peut plus porter d'esclaves ». Une commission chargée de travailler à l’abolition de l’esclavage est alors instituée. Elle est présidée par Victor Schœlcher, nouveau sous-secrétaire d’État aux colonies dans le ministère de la Marine dirigé par François Arago. Abolitionniste engagé depuis une vingtaine d’années à la suite d’un voyage à Cuba, Schœlcher s’est fait connaître pour ses articles et ouvrages sur la question coloniale et l’esclavage. En 1847, il avait rédigé une Pétition pour l'abolition complète et immédiate de l'esclavage adressée à MM. les membres de la Chambre des pairs et de la Chambre des députés, au nom de la Société Française pour l'Abolition de l'Esclavage.

 

Le 27 avril 1848, le décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises est promulgué. Il y est affirmé « que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité. » De ce fait, l’abolition doit être entièrement appliquée, dans chacune des colonies et possessions françaises, dans les deux mois qui suivent le décret.

 

Il est désormais interdit à tout Français, même en pays étranger, de posséder, d'acheter ou de vendre des esclaves, et de participer, soit directement, soit indirectement, à tout trafic ou exploitation de ce genre. Toute infraction à ces dispositions entraînerait la perte de la qualité de citoyen français. L'article 7 précise par ailleurs que « le sol de France affranchit l'esclave qui le touche. »

 

Dans la foulée du décret Schœlcher, l’esclavage est aboli en Martinique le 23 mai, en Guadeloupe le 27 mai, en Guyane le 10 août, à la Réunion le 20 décembre.

 

En août 1848, les premières élections législatives au suffrage universel masculin se tiennent en Guadeloupe et en Martinique. Schœlcher est élu dans ces deux territoires ; il opte pour la Martinique et laisse le siège de la Guadeloupe à Louisy Mathieu, un ancien esclave.

 

Acquis majeur laissé par l’éphémère Deuxième République, l’abolition de l’esclavage est inscrite dans la Constitution du 4 novembre 1848 : « L'esclavage ne peut exister sur aucune terre française » (article 6).

 

 

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