Histoire et Patrimoine
Frise chronologique
Deuxième République
La "Salle de carton"
Après les élections du 23 et 24 avril 1848, la nouvelle Assemblée nationale constituante compte quelque 900 membres. Un si grand nombre de représentants impose de quitter l’hémicycle, désormais trop étroit, pour une nouvelle salle. Une salle provisoire est alors construite dans la Cour d’honneur du palais Bourbon au moyen de planches. En raison de sa piètre facture, elle reçoit le nom de « salle de carton ».
La mauvaise acoustique des lieux et la circulation difficile au sein de la Salle, due à une disposition imparfaite des sièges, bouleversent les séances de l’Assemblée rendues confuses. L’éclairage est insuffisant et, les constructeurs n’ayant pas prévu de système de ventilation, des problèmes d’insalubrité ne tardent pas à se manifester. Dans les mois qui suivent, de nombreux projets sont présentés pour tenter de pallier ces inconvénients mais, faute de moyens financiers suffisants, aucun d'eux n’est réalisé.
C’est donc dans la salle provisoire que l’Assemblée législative est surprise par le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, le 2 décembre 1851. L’Assemblée dissoute, la salle de carton n’est pas appelée à survivre longtemps. Le Moniteur universel du 17 décembre 1851 indique ainsi : « D’après les ordres du ministère de l’Intérieur, la salle provisoire qui servit aux séances de l’Assemblée va être démolie, et le palais du Corps législatif reprendra ses belles proportions et son premier aspect. » En effet, quelques mois plus tard, le Corps législatif issu des élections de 1852 ne comprend plus que 261 sièges et retrouve l’hémicycle.