Histoire et Patrimoine


Histoire patrimoniale Histoire de France Histoire parlementaire

Monarchie de Juillet

27-29 juillet 1830

L'insurrection des "Trois Glorieuses"

Dès 1828, des troubles urbains et ruraux se déclenchent en France du fait de la dégradation de la vie de la population, des médiocres récoltes et de l'augmentation des prix des denrées alimentaires. La baisse du pouvoir d’achat accroît le chômage principalement dans les filières textiles et la crise économique multiplie les faillites dans les secteurs bancaires. Des changements dus à la première Révolution industrielle modifient progressivement l’espace économique et social du pays. Les écarts se creusent dans les milieux urbains avec l’essor d’une nouvelle élite bourgeoise libérale et le développement d’un monde ouvrier, ces écarts se mesurant également entre les villes et les campagnes.

En août 1829, Charles X appelle au Gouvernement le prince Jules de Polignac pour tenter de trouver un compromis avec la bourgeoisie libérale. Cette nomination à la tête du ministère de l’un des représentants marquants de la royauté pré-révolutionnaire et de la cour de Versailles provoque un scandale dans l’opposition et au sein de la population.

La situation politique est très tendue. Le 18 mars 1830, 221 députés votent une « adresse » au roi pour exprimer leur défiance à l’encontre du ministère Polignac, réclamer le respect des droits des assemblées parlementaires et dénoncer la concentration des pouvoirs. Refusant de renvoyer les ministres conservateurs, Charles X dissout la Chambre des députés le 16 mai et convoque des élections pour le mois de juin dans l’espoir qu’une majorité plus favorable soit élue. Des scrutins des 19 juin et 23 juillet 1830, il ressort au contraire une augmentation du nombre d’élus des opposants libéraux.

Charles X, considérant que la sûreté de l’État est menacée, décide de légiférer par ordonnances. Quatre ordonnances prévoient la suppression de la liberté de la presse, la dissolution de la Chambre nouvellement élue, la modification du calcul du cens électoral excluant de facto une partie de la bourgeoisie commerçante et industrielle et la réduction du nombre de députés par la modification des règles du scrutin, et enfin la convocation des collèges électoraux pour le mois de septembre.

La publication, le 26 juillet 1830, de ces ordonnances rédigées en toute discrétion dans l’entourage royal, engendre l’exaspération de l’opposition politique, journalistique et populaire et sont jugées liberticides ou non conformes à la Charte constitutionnelle. Le même jour, dans les bureaux du « National », le journaliste Adolphe Thiers rédige une protestation solennelle et dénonce un coup d'État : « Le régime légal est donc interrompu ; celui de la force est commencé ». Il est suivi par des confrères, des étudiants, la population bourgeoise et ouvrière ainsi que par des adversaires libéraux et républicains. Les Parisiens entrent en insurrection les 27, 28 et 29 juillet 1830. Les combats  sont violents.

Le 29 juillet, des soldats de la garde royale et des régiments militaires sont lancés contre les insurgés mais de nombreux soldats se rangent à leurs côtés. Le palais Bourbon, où siège la Chambre des députés, est occupé, des barricades bloquent les rues de Paris. Une garde nationale est reconstituée et son commandement est confié, par acclamations, au marquis de La Fayette, figure héroïque de la révolution de 1789. La foule insurrectionnelle résiste à la garde nationale. Les émeutes occasionnent plus d’un millier de morts.

Des libéraux monarchistes soutenus par l'ambassadeur à Londres Talleyrand-Périgord, le journaliste Adolphe Thiers et le député Laffitte, chef de l'opposition parlementaire, parviennent à calmer l’insurrection et en appellent au duc Philippe d’Orléans, cousin de la branche cadette du roi. Dans la nuit du 29 au 30 juillet, une proclamation anonyme est affichée sur les murs de Paris contre les républicains et les légitimistes : « Charles X ne peut plus rentrer dans Paris ; il a fait couler le sang du peuple ; la République nous exposerait à d’affreuses divisions ; elle nous brouillerait avec l’Europe ; le duc d’Orléans est un prince dévoué à la cause de la Révolution ; Le duc D’Orléans ne s’est jamais battu contre nous… ». Le 31 juillet au balcon de l’Hôtel de Ville, Lafayette présente Philippe d’Orléans comme le meilleur choix pour un régime parlementaire.

Charles X abdique le 2 août en faveur du duc d’Orléans contre la volonté des royalistes légitimistes partisans de la branche aînée des Bourbons, et quitte la France pour l’Autriche.

Le nouveau « roi des Français, par la grâce de Dieu et la volonté nationale », Louis-Philippe, prête serment au palais Bourbon le 9 août sur la charte constitutionnelle de 1814 révisée et instaure le régime constitutionnel de la « monarchie de Juillet ».

 

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