Histoire et Patrimoine
Frise chronologique
Restauration
La transformation du palais Bourbon par l'architecte Jules de Joly
Le 22 juillet 1827, après de longues et difficiles négociations, l’État acquiert définitivement le palais Bourbon. Le prince de Condé cède la partie occupée par la Chambre des députés pour un montant de 5 250 000 francs, mais demeure propriétaire de l’hôtel de Lassay.
La salle des Séances se trouve alors dans un état de dégradation alarmant ; son acquisition par l’État permet d’envisager un projet complet de reconstruction. L’architecte de la Chambre, Jules de Joly, présente un plan qui comprend, outre l’hémicycle, trois salons donnant sur la cour d’honneur : un vestibule solennel entouré, à gauche, d'une salle occupée par le trône du roi, et à droite d'une salle de distribution des documents nécessaires au travail législatif. Le projet prévoit par ailleurs la construction d’une grande bibliothèque sur l’aile droite du bâtiment.
Après les travaux de démolition nécessaires, la première pierre de la nouvelle salle des Séances est posée le 4 novembre 1829.
Pendant le temps des travaux, un hémicycle provisoire en bois est construit dans le jardin aujourd’hui dit des « Quatre-Colonnes ». C’est dans cette salle éphémère, surnommée la « salle de bois », qu’a lieu la proclamation de Louis-Philippe, roi des Français, le 9 août 1830.
Le 21 novembre 1832, les députés s’installent dans le nouvel hémicycle.
Les travaux, supervisés par Joly, donnent aux lieux ce qui est encore leur physionomie actuelle. L’architecte conçoit le mur d’appui de l’hémicycle comme un arc de triomphe antique en marbre polychrome, sous une voûte en caissons perforée d’une verrière. Les gradins de l’amphithéâtre sont surmontés d’une colonnade en marbre blanc et de balcons drapés de velours rouge, inspirés des théâtres italiens. Joly élabore également le programme décoratif du nouvel hémicycle. En signe de continuité historique, il conserve le bas-relief de François-Frédéric Lemot représentant l’Histoire et la Renommée, qui ornait déjà la tribune des orateurs de la salle des Séances inaugurée en 1798. Les niches latérales de l’arc de triomphe recueillent les allégories de la Liberté et de l’Ordre, confiées par Guizot au sculpteur James Pradier, tandis qu’un portrait de Louis-Philippe est accroché au centre.
