Histoire et Patrimoine


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Révolution française

24 novembre 1793

Convention nationale et calendrier républicain

Dès le 22 septembre 1792, au lendemain de l'abolition de la royauté, les conventionnels décident que les actes publics officiels du gouvernement révolutionnaire seront désormais datés à compter de « l'An 1 de la République », « ère des Français », sans remettre en cause à cette date l’existence du calendrier grégorien entré en application le 15 octobre 1582 à la demande du pape Grégoire XIII.

 

Poursuivant sa volonté de déchristianiser la France, la Convention décrète le 5 octobre 1793 l’abolition du calendrier grégorien et lui substitue un calendrier « au service de la Raison » – le calendrier républicain fondé sur le cycle solaire et le système décimal.  Elle entérine cet usage par décret du 24 novembre 1793 et en fixe la version définitive.

 

Le premier jour de l’année du nouveau calendrier solaire républicain commence le 22 septembre, jour à la fois de l’équinoxe d’automne et de la fondation de la République française. Il est composé de 12 mois de 30 jours (360 jours), auxquels s’ajoutent cinq jours fériés dits « sans-culottides », successivement dédiés à la vertu, au génie, au travail, à l’opinion et aux récompenses. Un sixième jour « sans-culottide » – le jour de la Révolution – doit également être ajouté et célébré en fin d’année lors des années dites « sextiles ».

 

Le nom des douze mois de l’année sont réinventés par le poète Philippe François Nazaire Fabre, dit « Fabre d’Églantine », député à la Convention et secrétaire de Danton qui s’est fait connaître en composant la chanson « Il pleut, il pleut, bergère... ». Ils sont élaborés à partir de racines linguistiques françaises, latines et grecques, augmentées d’une finale caractéristique de chaque saison : vendémiaire, brumaire, frimaire pour l’automne ; nivôse, pluviôse, ventôse pour l’hiver ; germinal, floréal, prairial pour le printemps ; messidor, thermidor, fructidor pour l’été.

 

Les semaines n’existent plus. Chaque mois est divisé en 3 décades de 10 jours. Les noms des jours de chaque décade dérivent de leur ordre numérique : primedi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi.  Suivant la même logique décimale, le jour, qui va de minuit à minuit, est divisé en 10 heures, chaque heure en 100 minutes, chaque minute en 100 secondes.

 

Afin de remplacer le nom des saints du calendrier grégorien, chaque jour de l’année porte une appellation particulière : soit le nom d’un animal pour les quintidi (les 5e, 15e et 25e jours du mois), soit le nom d’un outil (râteau, sarcloir, arrosoir, …) pour les décadi (les 10e, 20e et 30e jours du mois), soit le nom d’un végétal (arbre, fruit, légume, fleur et épice) pour les jours restants.

 

Selon les règles du calendrier révolutionnaire, l’intitulé complet de la date du décret du 24 novembre 1793 s’écrit : « nèfle, quartidi 4 thermidor an II ».

 

Trois principaux motifs déterminent cette réforme. Le premier concerne la suppression de toute référence monarchique ou chrétienne en abrogeant les fêtes chômées de l’Ancien régime, en remplaçant le jour de repos dominical par un jour de repos décadaire, ce qui entraîne des modifications de l’activité économique. Inculquer à la nation « l’amour de la République et de la liberté » est censé constituer une forte motivation – le décret du 7 mai 1794 (« corbeille d’or, octidi 18 floréal an II »)  en est l’expression même  (Décret de la Convention nationale du 18 floréal an II). Enfin, la Convention souhaite soumettre la mesure du temps aux principes de la numération décimale qui régit, depuis les décrets des 1er août 1793 et 7 avril 1795, la mesure des surfaces, des volumes et des poids.

 

Les administrations rencontrent des difficultés à faire respecter l’application du calendrier républicain. La population émet de vives résistances, particulièrement la province rurale restée attachée à la religion. Sont mis en cause les imperfections, la compréhension, l’application et même le caractère utopique de ce calendrier établi « selon la nature » mais dont l’universalisme proclamé est problématique sous d’autres climats et latitudes.

 

Le calendrier républicain est aboli par décret de Napoléon 1er, le 9 septembre 1805. Il est de nouveau brièvement utilisé par la Commune de Paris du 6 au 23 mai 1871.

 

Le calendrier grégorien, toujours en vigueur de nos jours, est rétabli à compter du 1er janvier 1806.

 

 

 

 

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