Histoire et Patrimoine
Frise chronologique
Révolution française
Déclaration de guerre - manifestation populaire des Girondins
Le 20 avril 1792, à l'initiative des Girondins et sur proposition du roi, l’Assemblée législative déclare la guerre au roi de Bohême et de Hongrie, à savoir le Saint-Empire romain germanique et les possessions des Habsbourg de la maison d’Autriche. Les premières semaines, la France enchaîne les défaites militaires. La perspective d’une invasion de ses frontières par les troupes autrichiennes, rejointes par les prussiennes, inquiète les patriotes. Le veto que Louis XVI oppose au décret adopté en juin par l’Assemblée législative portant sur la formation d’un camp de 20 000 gardes provinciaux – « les Fédérés » – pour protéger Paris en cas de percée des armées coalisées renforce le soupçon des députés de voir la monarchie et ses partisans profiter des premières défaites des armées révolutionnaires pour effectuer un coup de force contre la Révolution.
Le roi refuse également de sanctionner le décret voté par la Législative en mai condamnant les prêtres « réfractaires » ayant refusé de prêter serment à la Constitution civile du clergé de 1790, à la déportation.
Aux veto du roi s’ajoutent le renvoi des ministres girondins nommés en vue de la guerre annoncée suivi de la constitution d’un nouveau ministère constitué de partisans du Club des Feuillants, prétendument favorables à la monarchie. Ces événements enclenchent la décision des Girondins d’organiser une journée insurrectionnelle avec la participation active des sans-culottes, et ce malgré l’opposition des Jacobins parisiens les plus actifs qui considèrent cette action comme prématurée.
Le 20 juin 1792, au prétexte de l'anniversaire du serment du jeu de paume, les Parisiens pénètrent dans le Manège – lieu dans lequel se réunit l’Assemblée législative – afin de demander la suppression du droit de veto du roi et le retour des ministres évincés, puis investissent la résidence de la famille royale, le palais des Tuileries. Ils apostrophent Louis XVI qui accepte de se coiffer d'un bonnet phrygien rouge – bonnet révolutionnaire – porté par les sans-culottes, orné de la cocarde tricolore, puis il boit du vin à la santé du peuple et de la nation, jurant de faire respecter la Constitution. Toutefois, le roi ne cède rien aux revendications et les Tuileries sont évacuées dans la soirée.
Les Girondins et leurs partisans n’ont pas atteint leurs objectifs immédiats. Mais la colère des Parisiens qui ont manifesté dans une paix relative ce 20 juin culmine le 10 août suivant au palais des Tuileries dans un affrontement violent avec la Garde du roi.

