Histoire et Patrimoine
Frise chronologique
Révolution française
Journée insurrectionnelle parisienne - Abolition de la royauté
Au cours de la guerre, les indignations populaires à l’encontre de la monarchie constitutionnelle et les aspirations républicaines des révolutionnaires mènent à une insurrection parisienne violente, le 10 août 1792.
Suite aux premières défaites des troupes françaises contre les armées autrichiennes et prussiennes, l’Assemblée législative déclare, le 11 juillet 1792, la patrie en danger. Le 25 juillet, une déclaration attribuée au duc de Brunswick commandant les troupes coalisées austro-prussiennes (« le manifeste de Brunswick ») attise la colère des révolutionnaires en menaçant la capitale de destruction « s’il est fait la moindre violence, le moindre outrage, à Leurs Majestés, le Roi, la Reine et la famille royale ». Cette intimidation renforce la suspicion des Parisiens à l’encontre de Louis XVI. Il est alors considéré comme ennemi de la nation pour son alliance avec l’Empereur d’Autriche.
Le 10 août 1792, une révolte populaire organisée et menée par la Commune insurrectionnelle de Paris et les sections parisiennes, accompagnées de fédérés bretons et marseillais, assiège le palais des Tuileries, contraignant la famille royale à se retirer et à se placer sous la protection de l’Assemblée législative. Cette vindicte est dirigée contre le roi mais aussi contre l’Assemblée, bourgeoise, libérale et majoritairement favorable à la monarchie constitutionnelle.
Sous la pression populaire, la Législative vote à l’unanimité la convocation d’une Convention nationale, la révocation des ministres feuillants et la suspension du roi, mais non sa déposition. Elle met en place un Conseil exécutif provisoire de six ministres chargé d’assurer la continuité du Gouvernement : Monge et Lebrun-Tondu y côtoient Roland, Clavière et Servan, anciens ministres girondins révoqués par Louis XVI, ainsi que Danton, à qui l’Assemblée confie le portefeuille de la Justice, comptant sur lui pour tempérer la Commune.
Louis XVI est d’abord assigné à résidence au palais du Luxembourg puis l’Assemblée remet « la garde du Roi et de sa famille aux vertus des citoyens de Paris ». Le 13 août 1792, la famille royale est emprisonnée au Temple.
Élue au suffrage universel masculin pour la première fois en France – mais avec près de 90 % d’abstention, la Convention tient sa première séance le 21 septembre 1792 et « décrète à l’unanimité que la royauté est abolie en France ».

