Histoire et Patrimoine
Frise chronologique
Révolution française
La Convention nationale et la fin de la royauté
La France est en guerre contre une coalition de monarchies européennes qui souhaite aider au rétablissement de la royauté française et éloigner le risque d'une propagation de la Révolution. Dans ce climat, une nouvelle assemblée est élue le 2 septembre 1792 par une minorité de Français et pour la première fois au suffrage universel masculin. La Convention nationale succède à l’Assemblée législative.
Elle se compose de 749 conventionnels parmi lesquels domine la bourgeoisie des professions libérales et du négoce. Elle compte dans ses rangs les grandes figures des deux assemblées précédentes et de la Révolution. Réunie le 21 septembre 1792, la Convention adopte son règlement le 28 et prévoit que son Président, chargé de présider et de diriger les débats, est renouvelé tous les quinze jours.
L’Assemblée est répartie variablement en trois principaux ensembles. À la droite du Président siègent les Girondins conduits principalement par Jacques Pierre Brissot, Pierre Vergniaud, Jérôme Pétion de Villeneuve et Jean-Marie Roland de la Platière. Ils ont en commun d’être partisans d’une monarchie constitutionnelle. Leurs attaches provinciales et une volonté fédéraliste les rendent hostiles aux jacobins centralisateurs. Ils sont favorables à l’entrée en guerre contre les monarchies européennes pour réaliser l’unité de la nation et dans l’espoir de favoriser leur négoce dans le commerce international en obtenant notamment une victoire sur la Grande-Bretagne.
À la gauche du Président, sur les bancs les plus élevés, siègent les Montagnards – principalement des membres des clubs des Jacobins ou des Cordeliers – favorables à un pouvoir fort, républicain et centralisé menés par Maximilien de Robespierre, Georges Danton et Jean-Paul Marat, avec des partisans tels que Camille Desmoulins, le duc d’Orléans (Philippe Égalité) et Louis Antoine Saint-Just. Ils considèrent que les ennemis de l’intérieur sont plus dangereux que ceux de l’extérieur de la France et ne sont donc pas de fervents adeptes de la guerre.
Les conventionnels regroupés autour de l’abbé Emmanuel Joseph Sieyès, le duc de Parme Jean Jacques de Cambacérès ou le comte François Boissy d’Anglas, composent la partie des « opportunistes » formant la « Plaine » ou le « Marais ».
La Convention est chargée d’élaborer une Constitution républicaine. Elle abolit la royauté à l’unanimité le 21 septembre. Le lendemain, en ordonnant de dater les actes publics de « l’an premier de la République française », elle fonde un régime républicain. Le 25 septembre, sur la proposition du député Georges Couthon, la République est décrétée « une et indivisible ».