Histoire et Patrimoine


Histoire patrimoniale Histoire de France Histoire parlementaire

Troisième République

1932 - 1934

Développement de l’antiparlementarisme – ministère d’union nationale de Gaston Doumergue

Après les élections législatives de mai 1932 remportées par le deuxième « Cartel des gauches », la IIIe République s’enlise dans l’instabilité politique.

 

Six gouvernements se succèdent entre mai 1932 et février 1934. Ils ne parviennent pas à lutter contre le dysfonctionnement institutionnel, la crise économique sévère qui atteint l’ensemble des classes sociales françaises depuis 1930 à la suite du krach boursier américain de 1929 et la crise bancaire et monétaire qui s'ensuit depuis l’Allemagne

 

L’antiparlementarisme prospère sur l'animosité d'une partie de la population au regard de cette impuissance politique des chambres et de l’instabilité ministérielle.

 

En 1932, les radicaux au pouvoir pratiquent une politique économique et financière qui amplifie la baisse du pouvoir d’achat, perdant ainsi le soutien des socialistes et d’une grande part de l’opinion publique qui n’obtient pas les mesures sociales espérées. L’idée de mettre en place un pouvoir fort et autoritaire comme en Italie ou en Allemagne se renforce parmi ceux qui considèrent que la République parlementaire et son fonctionnement institutionnel retardent ou entravent la prise de décisions rapides, propices à leurs intérêts.

 

Le scandale de l’affaire « Stavisky » accentue le discrédit de la République radicale en janvier 1934 en révélant les liens existants entre cet escroc et des complices dans le milieu des affaires, de la politique, de la police et de la magistrature, donnant l'image d’un régime entièrement corrompu.

 

Des manifestations violentes se multiplient, accompagnées de campagnes virulentes de la presse. Le 27 janvier 1934, à la suite d’une manifestation particulièrement houleuse, le président du Conseil, Camille Chautemps, présente sa démission. Pour lui succéder, le président de la République Albert Lebrun nomme, le 3 février, le radical Édouard Daladier qui limoge le préfet de police de Paris, Jean Chiappe, réputé trop indulgent à l’encontre des manifestants et soupçonné de faire obstacle aux enquêtes parlementaires diligentées contre la corruption.

 

Des démonstrations de force et de protestation sont programmées à Paris le 6 février, jour de la présentation par Daladier de son Gouvernement à la Chambre des députés. Elles sont menées par différentes ligues ou formations de la droite nationale dont l’Action française, les Camelots du roi et les Croix-de-Feu.  Une partie converge vers la place de la Concorde et la Chambre des députés, et ce rassemblement tourne rapidement à l’émeute. L’exigence principale des manifestants, dont les plus extrémistes appellent à assiéger l’Assemblée et escomptent un changement de régime, est la démission d’Édouard Daladier.

 

Les actes de violence et de vandalisme perpétrés sont finalement contenus par les forces de l’ordre. Une quinzaine de morts et près de 1 500 blessés sont à déplorer. Le 7 février, bien que la Chambre lui ait massivement apporté sa confiance le soir du 6, Daladier présente sa démission. La constitution d’un nouveau cabinet d’« union nationale » est confiée à un ancien président de la République, Gaston Doumergue. Le Gouvernement est composé de conservateurs et de radicaux.

 

Doumergue souhaite réaliser par décrets-lois les réformes administratives et financières qu’il considère comme impérieuses. Partisan d’une réforme des institutions renforçant les pouvoirs du président du Conseil face aux assemblées législatives, il entend passer outre la discussion et le vote des assemblées parlementaires et, pour ce faire, demande à la Chambre de lui remettre les pouvoirs financiers.  

 

La constitution du nouveau Gouvernement génère une grève générale de protestation à l’initiative du syndicat de la Confédération Générale du Travail (CGT), le 12 février et une manifestation se déroule à Paris à l’appel de la SFIO. Le Gouvernement est investi par la Chambre des députés le 15 février et obtient d’elle les pouvoirs financiers requis le 22.

 

Sur le plan international, le ministre des affaires étrangères français, Louis Barthou, projette de regrouper l’Union soviétique, la Petite Entente (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie), la Pologne et l’Italie pour lutter contre le régime national-socialiste du chancelier allemand Adolf Hitler, appelé au pouvoir en Allemagne en 1933. En octobre 1934, à Marseille, au début d’un voyage officiel, Louis Barthou est assassiné en même temps que le roi Alexandre de Yougoslavie. La nomination de Pierre Laval (ancien SFIO puis sans étiquette), au ministère des affaires étrangères, met un terme à l’ambition de son prédécesseur de constituer une alliance face au péril allemand.

 

Les ministres Herriot et Sarraut quittent alors le Gouvernement à la demande du congrès du parti radical. Doumergue est contraint à la démission, le 8 novembre 1934, soit neuf mois après avoir été rappelé au pouvoir.

 

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