La Charte de l’environnement de 2004

(Mise à jour : décembre 2009)

Parce que les risques environnementaux posés aujourd’hui entraînent des situations inédites, il importait d’affirmer la volonté de faire face à ces risques globaux et fondamentaux pour la survie de l’humanité. Adoptant une démarche humaniste, la Charte de l’environnement de 2004 s’inscrit dans la continuité des droits civils et politiques de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 et des principes économiques et sociaux du préambule de la Constitution de 1946.

 

Loi constitutionnelle relative à la Charte de l'environnement

La Charte de l’environnement de 2004 est ainsi rédigée :

« Le peuple français,

« Considérant,

« Que les ressources et les équilibres naturels ont conditionné l’émergence de l’humanité ;

« Que l’avenir et l’existence même de l’humanité sont indissociables de son milieu naturel ;

« Que l’environnement est le patrimoine commun des êtres humains ;

« Que l’homme exerce une influence croissante sur les conditions de la vie et sur sa propre évolution ;

« Que la diversité biologique, l’épanouissement de la personne et le progrès des sociétés humaines sont affectés par certains modes de consommation ou de production et par l’exploitation excessive des ressources naturelles ;

« Que la préservation de l’environnement doit être recherchée au même titre que les autres intérêts fondamentaux de la Nation ;

« Qu’afin d’assurer un développement durable, les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins ;

« Proclame :

« Art. 1er. – Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé.

 « Art. 2. – Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement.

« Art. 3. – Toute personne doit, dans les conditions définies par la loi, prévenir les atteintes qu’elle est susceptible de porter à l’environnement ou, à défaut, en limiter les conséquences.

« Art. 4. – Toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement, dans les conditions définies par la loi.

« Art. 5. – Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage.

« Art. 6. – Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.

« Art. 7. – Toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement.

« Art. 8. – L’éducation et la formation à l’environnement doivent contribuer à l’exercice des droits et devoirs définis par la présente Charte.

« Art. 9. – La recherche et l’innovation doivent apporter leur concours à la préservation et à la mise en valeur de l’environnement.

« Art. 10. – La présente Charte inspire l’action européenne et internationale de la France. »

(article 2 de la loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005)

  La Charte au format PDF

 
 
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Vidéo de la séance du Congrès du Parlement du lundi 28 février 2005 (extraits)

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Consacrant l’évolution de la législation de la défense de l’environnement vers le droit à un environnement protégé et préservé, la proposition d’une Charte de l’environnement adossée à la Constitution est formulée dès mai 2001 par le Président de la République Jacques Chirac, qui prend l’engagement de la mettre en œuvre en cas de réélection. Celle-ci acquise, une consultation nationale est organisée par le gouvernement et une commission présidée par le paléontologue Yves Coppens est chargée en juin 2002 d’élaborer un texte qu’elle remettra le 8 avril 2003. Sur la base de ce texte, le Président de la République entame le 27 juin 2003 le processus de révision de la Constitution visant à ériger la Charte de l’environnement en norme constitutionnelle de référence au même titre que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et le préambule de la Constitution de 1946.

La Charte comporte notamment une définition du principe de précaution et proclame le droit de chacun de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. Soumise au Congrès du Parlement, la révision de la Constitution relative à la Charte de l’environnement est adoptée le 28 février 2005.

Intervenants :
M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre ;
M. Christophe Caresche, Socialiste ;
M. François Sauvadet, Union pour la Démocratie Française ;
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet, Union pour un Mouvement Populaire ;
M. André Chassaigne, député-e-s communistes et républicains.

Travaux préparatoires

Congrès du 28 février 2005

L’article 5 de la Charte consacre le principe de précaution

Précaution/prévention : des explications nécessaires

- M. Perben, garde des sceaux, ministre de la justice, lors de l’audition du 2 mars 2004 devant la Commission des lois de l'Assemblée nationale

« En matière de précaution, la démarche est définie en fonction de l’incertitude d’un dommage grave et irréversible, à la différence d’une démarche de prévention, destinée à répondre à des risques connus et certains. Les OGM, ainsi que les mesures récentes prises à l’encontre d’insecticides, s’inscrivent dans le cadre du principe de précaution ; en revanche, les risques naturels ou technologiques classiques relèvent de la prévention. Le cas particulier du nucléaire paraît appeler une réaction plus complexe, associant mesures de prévention et de précaution.

« La mise en œuvre du principe de précaution relève de la responsabilité de l’État et non de celles des maires ou des conseils généraux qui, lorsqu’ils rendent un avis en matière d’établissements classés, n’engagent pas pour autant leur responsabilité sur la décision finale. Loin de déposséder les autorités publiques de leurs compétences, l’article 5 indique que c’est à elles qu’il revient de veiller au principe de précaution, de procéder à l’évaluation et de prendre des mesures provisoires, sous le contrôle du juge administratif, lequel est familiarisé avec la complexité des situations auxquelles doivent répondre les décisions des autorités publiques.

« Le caractère immédiatement applicable de l’article 5 de la Charte se justifie par la difficulté d’appréhender à l’avance dans une loi d’application générale tous les champs susceptibles d’être concernés ; en revanche, rien n’interdit l’adoption de lois mettant en œuvre ponctuellement le principe de précaution, par exemple en matière d’OGM. Quoiqu’il soit hasardeux de réécrire l’histoire, si l’article 5 de la Charte avait existé lors du lancement du programme nucléaire français, il n’aurait sans doute pas empêché sa réalisation. »

- Mme Bachelot , ministre de l’écologie et du développement durable, lors de l’audition du 4 mars 2004 devant la Commission des lois de l'Assemblée nationale

« Les contours respectifs des principes de précaution et de prévention sont difficiles à déterminer dans les cas de la filière nucléaire, des organismes génétiquement modifiés (OGM), ou encore du fipronil, les deux concepts pouvant a priori être utilisés dans ces domaines. On ne peut ainsi évaluer la nécessité d’appliquer le principe de précaution dans le domaine du nucléaire, sans étudier la problématique du changement climatique provoqué par l’émission de gaz à effet de serre liés aux énergies fossiles. S’agissant des OGM, la démarche est encadrée au niveau international par le protocole de Carthagène, ainsi qu’au niveau national. S’agissant enfin du fipronil, l’existence de fortes incertitudes scientifiques et d’études contradictoires n’a pas empêché le ministère de l’écologie et du développement durable de privilégier depuis l’origine une démarche de précaution, car les concentrations de substances utilisées par les agriculteurs sont très élevées et sans commune mesure, par exemple, avec celles auxquelles l’industrie pharmaceutique a recours »

Site du Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire (MEEDDAT)

Les travaux de l’Assemblée nationale relatifs à l’environnement

  • Budget (pour 2010 ; pour 2009 ; pour 2008 ; pour 2007 ; pour 2006)
  • Gestion des ressources
  • Protection de l’environnement
  • Territoires
  • Lutte contre la pollution
  • Prévention des risques majeurs
  • Changement climatique et effet de serre
  • Budget pour 2010

    Mission budgétaire Écologie, développement et aménagement durables

    Mission budgétaire Politiques des Territoires

    Mission budgétaire Recherche et enseignement supérieur

    Budget pour 2009

    Mission budgétaire Écologie, développement et aménagement durables

    Mission budgétaire Politiques des Territoires

    Mission budgétaire Recherche et enseignement supérieur

    Budget pour 2008

    Mission budgétaire Écologie et développement durable

    Mission budgétaire Politiques des Territoires

    Budget pour 2007

    Mission budgétaire Écologie et développement durable

    Mission budgétaire Politique des territoires

    Budget pour 2006

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    Vidéos des travaux de la commission des finances élargie (mardi 2 novembre 2005)

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    Mission budgétaire Écologie et développement durable

    Mission budgétaire Politiques des territoires

     

    Changement climatique et effet de serre



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    la circulation océanique globale

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    ,

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    le phénomène "El niño"

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    et

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    ses conséquences régionales

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    l'observation par satellite des océans

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    Lutte contre la pollution

    Loi n° 2007-272 du 1er mars 2007 autorisant l'approbation du protocole à la convention de 1979 sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance relatif à la réduction de l'acidification, de l'eutrophisation et de l'ozone troposphérique (ensemble neuf annexes)

    Prévention des risques majeurs

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    Vidéo : la prévention des éruptions volcaniques

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    Protection de l’environnement

      Loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement

     

    Territoires

     

    Gestion des ressources

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    le recyclage de l'aluminium

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    exploitation du méthane

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